Le podcast sur l’histoire de Rosalia Mera et Zara
La biographie de l’histoire de rosalia mera et Zara
- 1944 : Rosalia Mera est née le 28 janvier 1944 à La Corogne en Espagne.
- 1966 : Rosalia Mera fonde son propre atelier de confection, appelé Confecciones GOA, avec son mari, Amancio Ortega.
- 1975 : Le premier magasin Zara ouvre ses portes à La Corogne, en Espagne. Zara propose une mode abordable et rapidement renouvelée.
- 1985 : Amancio Ortega et Rosalia Mera fondent Inditex, une société mère regroupant différentes marques de mode, dont Zara, Bershka et Stradivarius.
- 1986 : Après son divorce avec Amancio Ortega, Rosalia Mera crée sa fondation Paideia Galiza dédiée aux personnes handicapées.
- 1989 : Zara commence son expansion internationale en ouvrant des magasins dans d’autres pays européens, tels que le Portugal et la France.
- 2001 : L’introduction en bourse d’Inditex fait de Rosalia Mera la femme la plus riche d’Espagne avec 4,5 milliards d’euros de fortune.
- 2013 : Rosalia Mera décède le 15 août.
L’histoire de Zara
Rosalia Mera est une femme de caractère qui est à l’origine de Zara et d’Inditex mais son nom a été effacé de l’histoire.
Tout commence à La Corogne en 1960.
Rosi est couturière dès l’âge de 12 ans pour aider ses parents puis à 16 ans, elle devient vendeuse dans une boutique de vêtements, La Maja.
Elle fait une rencontre qui change sa vie: Amancio Ortega.
Avec le frère d’Amancio, Antonio, sa belle-soeur, Primitiva et Josefa, la sœur des Ortega, ils décident de lancer en 1966 leur propre atelier de confection, Goa.
Il font des pyjamas et des robes de chambre moins cher en utilisant un nouveau matériau, le Nylon.
C’est un carton quand les frères Ortega vendent les articles dans toutes les boutiques de vêtements d’Espagne.
Puis en 1975, sous l’impulsion d’Amancio, ils décident de lancer leur propre boutique de vêtements, nommée Zorba puis Zara.
Le concept est révolutionnaire pour l’époque: du premium à petit prix avec des collections renouvelées tous les mois et le tout fabriqué en Espagne.
En 1989, ils vont au Portugal puis aux Etats-Unis et en France. Inditex qui regroupe toutes les marques est créée (Massimo Dutti, Bershka et Stradivarius).
Mais Rosi s’éloigne du projet depuis 1971 et la naissance de son fils, Marco Ortega. Son fils qui souffre d’un handicap psychique et moteur. Elle s’éloigne de plus en plus de Amancio qui finit par la tromper avec une employée de Zara.
Ils divorcent en 1984 et en 1986, Rosalia crée sa fondation, Paideia Galiza. Fondation dédiée aux personnes handicapées et en difficulté.
Elle reste actionnaire de Inditex même si elle n’occupe plus de fonction opérationnelle.
Elle meurt en 2013, étant devenue entre temps, la femme la plus riche d’Espagne.
Rosalia Mera – Zara: le succès d’une femme oubliée
1963 bar de Sarrión, La Corogne
Rosalia Mera
“Amancio, il faut qu’on lance notre propre boutique… Avec Antonio, vous continuez à bosser à la boutique de La Maja et avec Primi, on coud et on confectionne les vêtements”
Amancio
“Non… mais Rosi, tu es folle, c’est risqué… si tu n’as plus de salaire, comment on va faire pour vivre ?”
Rosi
“Écoute, Amancio, on n’a pas beaucoup de dépenses et mes parents peuvent nous aider au démarrage… il n’y a pas beaucoup de risques
Et puis les fils des propriétaires de la boutique commencent à t’irriter… tu ne peux plus continuer là-bas”
Amancio
“Peut-être… Oui… mais on va vendre quoi ?”
Rosi
“Des robes de chambre, c’est ce que je vends le plus à la boutique…”
Après cette discussion, le couple Rosalia et Amancio décident de lancer leur atelier de confection. Mais Amancio est prudent, il conserve son poste de vendeur dans la boutique pendant que Rosalia confectionne les vêtements.
Je vous emmène aujourd’hui sur les pas d’une femme, Rosalia Mera qui a construit avec son mari, un véritable empire, Zara. Une femme qui se bat et qui pousse son mari pour, quelques années plus tard, s’investir pour son fils. Une femme qui sera évincée de l’histoire officielle de Zara.
Et tout commence à La Corogne dans les années 60.
Rosalia Mera: pauvre et travailleuse
Rosalia dit Rosi naît en 1944 dans le quartier ouvrier de La Corogne, au nord-ouest de l’Espagne.
Son père est employé dans la compagnie locale d’électricité et sa mère tient une boucherie après en avoir été employée alors qu’elle ne sait ni lire ni écrire.
Chez les Mera, on travaille avec ses mains pour nourrir la famille et ça, Rosi ne l’oublie pas.
Dès 12 ans, elle décide d’arrêter l’école et de travailler. Elle veut aider sa famille et sur les conseils de sa tante, elle devient couturière.
Du lundi au samedi, le dimanche, étant le jour du seigneur, elle coud et confectionne des vestes pour quelques sous.
À 16 ans, elle veut gagner plus d’argent et rejoint une boutique de vêtements, La Maja. Une boutique pour les classes moyennes où Rosi n’a jamais mis les pieds.
Et lors de son premier jour dans la boutique, elle fait une rencontre qui bouleverse sa vie.
Directeur de la boutique
“Hola Mlle Mera !
Bienvenue chez La Maja… Dépêchez-vous de vous installer en magasin, et mettez nos tenues avant d’accueillir les clients !
Installez-vous à côté de ce jeune homme, Amancio”
Rosi
“Merci Monsieur.
Enchanté Amancio”
Amancio
“Enchanté… je vous montre le magasin ? »
Rosalia vient de rencontrer Amancio Ortega qui est vendeur à La Maja depuis peu. Il est arrivé avec son frère, Antonio, promu vendeur en chef.
Les 2 tombent amoureux et le timide Amancio finit par inviter Rosi au cinéma.
Rosi sert de mannequin pour les maillots de bain du magasin sous le regard jaloux d’Amancio qui finit par lui demander d’arrêter.
Amancio et Rosalia sont aussi ambitieux l’un que l’autre. Mais Rosi l’est encore plus.
Alors quand les tensions s’accumulent avec les propriétaires du magasin, elle avance ses pions.
Rosalia Mera
“Amancio, il faut qu’on lance notre propre boutique… Avec Antonio, vous continuez à bosser à la boutique de La Maja (prononcé Mara) et avec Primi, on coud et on confectionne les vêtements”
Amancio
“Non… mais Rosi, tu es folle, c’est risqué… si tu n’as plus de salaire, comment on va faire pour vivre ?”
Amancio finit par céder.
Le premier magasin
C’est d’abord Rosalia qui quitte La Maja.
Elle s’installe avec sa belle soeur, Primitiva, la femme d’Antonio.
Amancio et Antonio, eux, gardent leur poste dans la boutique de La Maja pour payer les matières premières au démarrage.
L’atelier de confection GOA est créé et les 2 femmes s’installent dans le quartier de la Sagrada Familia, un quartier ouvrier où les loyers sont bas.
Rosi et Primi se mettent alors à coudre des pyjamas et des robes de chambre de 7h du matin à 22h, 7 jours sur 7 sauf pour la messe du dimanche.
Le coup de génie vient un soir de 1969.
Rosi
“Primi ? Tu m’as ramené la robe achetée à Juan Florez ?”
Primi
“Oui… regarde”
Rosi
“Si on détricote cette robe de chambre…
Ohhh tu as vu ? C’est du beau tissu fin… mais on pourrait le remplacer par du nylon avec un prix 2 fois moins cher…”
Alors que Primi et Rosi confectionnent leurs robes de chambre avec du nylon, Amancio et Antonio peuvent les vendre 30% moins cher que les autres ateliers dans tous les magasins d’Espagne.
Un carton.
Les 2 hommes quittent à leur tour La Maja suivis par leur sœur Josefa qui s’occupe de la comptabilité.
Ils font le tour des magasins de vêtements d’Espagne, 2 millions de kilomètres en 1 an !
Mais Amancio veut aller plus loin.
Après 10 ans de succès à vendre leurs propres vêtements, il propose de lancer leur propre boutique de vêtements.
Le lancement de Zara
La Corogne, Calle Juan Florez, 1975
Amancio
“Bonjour et bienvenue dans notre boutique, Zara !
Bon… on a eu quelques soucis avec le nom car au départ, on devait s’appeler Zorba, mais notre ami et voisin restaurateur, qui a le même nom, nous a dit d’être plus créatifs…
Zorba est donc devenu Zara.
Notre concept est simple: nous offrons des vêtements qui ressemblent à des vêtements de luxe à un prix bas.
Et ce toute l’année.
En plus, nous suivons les tendances tous les mois.
Et le tout, fait en Espagne ! Vous ne trouverez pas de vêtements chinois chez nous !
Vive La Corogne !”
Zara fait donc des micro-collections en petites quantités à petits prix et casse le concept de saisonnalité en vigueur à l’époque dans les boutiques.
L’intérêt ?
Pas de stocks ni d’invendus !
Et autre nouveauté, ils ne font pas de pub.
Amancio et Rosi veulent créer le désir.
C’est un carton et surtout une réussite financière avec des stocks limités et des vêtements qui se renouvellent en permanence.
Ils ouvrent rapidement une dizaine de boutiques dans toute l’Espagne et surtout un énorme centre logistique.
Ce positionnement premium à prix abordable est unique dans le monde et la marque franchit les frontières de l’Espagne avec un premier magasin au Portugal en 1988 puis aux États-Unis en 1989 et en France en 1990.
Dans l’intervalle, les 2 couples fondateurs créent une holding, Inditex, où ils regroupent toutes les marques après Zara comme Massimo Dutti, Bershka ou encore Stradivarius.
Mais Rosi assiste à tous ces changements de loin
Sa vie change un jour de 1971.
La vie bouleversée de Rosi
Après la naissance de Sandra en 1968, Rosi accueille son deuxième enfant en 1971. Marco.
Hôpital Quiron Salud, La Corogne
“Mme Mera, c’est un garçon !!! Félicitations !!”
Rosi
“Je.. suis heureuse…”
Docteur
“Mme Mera, votre fils a un souci, on est en train de faire des tests et je ne comprends pas ce qu’il se passe…”
Rosi
“Quoi ??”
Le fils de Rosi et d’Amancio, Marco Ortega souffre de graves retards psychologiques et moteurs.
Rosi est effondrée.
Amancio aussi… mais il disparaît dans le travail.
C’est le début d’une nouvelle aventure pour Rosalia Mera qui s’investit corps et âme pour son fils. Elle consulte médecins, orthophonistes et cherche des écoles adaptées pour l’accueil de son fils.
Elle commence même une psychanalyse et reprend des études de psychologie.
Sa vie est bouleversée… celle de son mari aussi.
Amancio n’arrête plus de travailler et le couple s’éloigne de plus en plus.
Jusqu’à l’irréparable en 1984.
10 Janvier 1984, Hôpital de Vigo
Marta Ortega Perez naît.
Marta qui n’est autre que la fille d’une employée de Zara, Flora et d’Amancio.
Oui Amancio, le mari de Rosi.
Rosi
“Quoi ? Non seulement tu me trompes depuis des années mais j’apprends que tu as une fille avec ta maitresse….
Et qu’en plus je suis la dernière à le savoir dans tout Zara !!!”
Amancio
“Tu sais très bien que l’on ne vit plus ensemble depuis longtemps… Ne me dis pas que c’est une surprise pour toi…”
Rosi
“Tu te fous de ma gueule ???
Il y a l’art et la manière… Tu aurais pu avoir les couilles de demander le divorce avant d’en arriver là”
Le divorce est prononcé la même année.
Le couple fondateur est désormais séparé.
Pour Rosi, c’est l’éloignement inéluctable de Zara qui pourtant fait d’elle la femme la plus riche d’Espagne.
Épilogue: une éviction de l’histoire
En 1986, Rosi quitte ses fonctions opérationnelles dans Inditex/Zara puis fonde l’association, Paideia Galiza.
Une association inspirée par son combat pour son fils et son intégration dans la société.
Une association qui défend les personnes en difficultés et notamment les personnes en situation de handicap dans leur vie quotidienne.
“La patronne”, comme la surnomment ses employés, investit aussi dans l’immobilier et réinvestit tout dans sa fondation.
Mais “la patronne” est aussi radine et gère tout au cordeau.
En 2001, avec l’introduction en bourse d’Inditex, elle devient même la femme la plus riche d’Espagne avec 4,5 milliards d’euros de fortune.
En 2004, elle fait une découverte qui la rend furieuse.
Journaliste
“Mr Ortega, vous êtes l’homme le plus riche d’Espagne… Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Zara ?”
Amancio
“Bien sûr… Tout a commencé en 1966 quand j’ai créé Goa Confecciones… et j’ai notamment eu l’idée de créer des robes de chambre avec du nylon pour un coût 2 fois moins cher et….”
Rosi
“C’est pas possible !!! Il se fout de ma gueule…”
Petit à petit, Rosi est évincée de l’histoire de Zara. Celle qui a initié le projet, poussé son mari à se lancer.
Elle qui s’est battue jour et nuit.
Elle n’oubliera pas cette éviction jusqu’à sa mort, à 69 ans en août 2013 et ne reparlera plus jamais à son mari.
Rosalia Mera, co-fondatrice de Zara et d’Inditex.
C’est son histoire.
Et ça, on ne l’oubliera jamais.
Notes
https://www.elmundo.es/cronica/2002/344/1021879954.html
https://www.parismatch.com/Actu/Economie/Mort-de-Rosalia-Mera-Zara-perd-sa-dame-de-coeur-524757
https://es.wikipedia.org/wiki/Rosal%C3%ADa_Mera
https://www.youtube.com/watch?v=DpmDfWdodS8 (
https://www.farodevigo.es/sociedad/2013/08/23/dia-cruce-rosalia-17389515.html
https://www.farodevigo.es/opinion/2013/08/17/rosi-rosalia-voluntad-17392710.html
https://www.elmundo.es/loc/2015/01/31/54cbb23bca474180068b456d.html
https://www.elmundo.es/loc/2015/01/31/54cbb23bca474180068b456d.html
https://www.laopinioncoruna.es/economia/2013/08/17/rosi-rosalia-voluntad-24860289.html
Livre : Rosalía Mera. El hilo suelto: Historia de la fundadora de Zara y primera mujer de Amancio Ortega