Mon histoire – Ep1 – Link Humans: de la création à la séparation

Je vous emmène aujourd'hui sur les traces de mon histoire, l'histoire de Link Humans qui deviendra l'Ecole du recrutement. Une histoire qui dure 10 ans de ma vie, une histoire en 2 épisodes.

Le podcast sur mon histoire – Ep 1

Le résumé de mon histoire – Ep 1

Le podcast « Il était une fois l’entrepreneur » est l’ex podcast « l’apprenti », le podcast des histoires d’entrepreneurs. Aujourd’hui, je vous raconte mon histoire d’entrepreneur. D’un quartier pluvieux de Londres à la scène d’une conférence à Paris, je suis passé par toutes les étapes. Dans ce 1er épisode sur mon histoire, je vous raconte la création de Link Humans à Londres avec un associé suédois puis celle de Link Humans en France avec Jean-Christophe Anna.

En 2007, je m’installe à Londres pour suivre ma copine puis je dégote un boulot de recruteur dans un cabinet de recrutement. Balbutiant quelques mots d’anglais, ma manager de l’époque, me tend un téléphone. Je n’ai plus le choix.

Puis après 2 ans, je quitte ce cabinet et je créé ma 1ère entreprise. Un échec relatif…qui me permet de rencontrer Jorgen Sundberg, mon 1er associé.

Nous créons ensemble Link Humans en Septembre 2010.

À ce moment là, je gagne un associé mais je perds ma petite amie.

Puis en 2011, je propose à Jean-Christophe Anna, rencontré sur Twitter, de lancer la 1ère conférence sur le recrutement et les réseaux sociaux.

Cette conférence, après 10 mois de travail, est lancée avec l’aide d’Arnaud Pottier-Rossi de Kalaapa le 24 novembre 2011.

Puis Link Humans connait ses 1ers succès et les contrats s’enchainent.

Mais les tensions entre Jean-Christophe et moi s’accumulent.

Elles aboutissent en 2014 à la séparation après que Jean-Christophe m’ait proposé de racheter mes parts.

Début 2015, je lance une nouvelle boite mais avec un même nom.

Je suis parti avec un seul salarié, Nicolas Galita.

Mais j’ai peur. Peur de l’échec.

Mon histoire – Ep1 – Link Humans: de la création à la séparation

05 septembre 2010. Londres.

Il pleut. 

Je marche d’un pas hâtif sur les trottoirs mouillés de Arlington Road.

Je ne me sens pas très bien. 

C’est comme si je me voyais de dos, disparaître au loin avec mes trois valises et mon sac.

Je n’ai plus de logement. Je suis hébergé chez un ami.
Ma copine française m’a largué en partant vivre à Paris.

Je suis resté à Londres.

Jorgen, mon associé, a accepté de m’héberger dans sa véranda. 

 

Je sonne, il m’ouvre avec un grand sourire et une tasse de thé. 

« Laurent, welcome. Pose tes valises. On va parler Business. »

Égal à lui-même, Jorgen pragmatique ramène tout aux affaires.

‘Quel nom pour notre société de réseaux sociaux ?’

Je bois une gorgée de thé alors qu’un rayon de soleil se fraie un chemin jusqu’à notre véranda:

« Je ne sais pas… 

Et si on faisait une soirée avec une dizaine d’amis pour brainstormer ? »

Un  sourire perce sur mon visage:

« J’ai déjà la pub en tête ! Je lui réponds tout enjoué.

Go, go, go » me répond-il  avec son accent scandinave.

 

Je vous emmène aujourd’hui sur les traces de mon histoire, l’histoire de Link Humans qui deviendra l’Ecole du recrutement. Une histoire qui dure 10 ans de ma vie, une histoire en 2 épisodes.

Aujourd’hui, c’est l’épisode 1: la création de Link Humans.

Je dédie cet épisode à mes enfants, Clémence et Baptiste, qui, si un jour ils ont l’occasion de l’écouter (ils n’ont que 7 et 5 ans), pourront apprendre ce que leur papa a fait dans sa vie.

J’ai lancé un Patreon donc si vous voulez m’aider pour financer le podcast, pensez bien à cliquer ici. Un grand merci !

=> https://www.patreon.com/lapprenti

Table des matières

Londres.. pour un temps court !

Jean-Christophe Anna et Link Humans France

Le retour en France et la croissance de Link Humans

Des tensions de plus en plus fortes

La séparation

Epilogue: la peur de l’échec

Londres.. pour un temps court !

Novembre 2007.

Je débarque à Londres pour la 2e fois de ma vie.

L’Angleterre pour suivre ma petite copine de l’époque et réaliser enfin un rêve : devenir fluent en anglais.

Ce que je n’ai jamais pas pu faire toutes les années précédentes.

Avec Camille, mon amie, on s’installe à Vauxhall près de la station Victoria au sud de Londres.

Je quitte sans regret mon job à Paris de formateur en management et de consultant RH.

Les premiers mois sont difficiles. Même armé de mon diplôme d’école de commerce et de mon certificat en psychologie.

10 Décembre 2007

Enfin, mon premier poste en Angleterre. Je recrute des ingénieurs anglais pour les envoyer sur les chantiers du monde entier. 

J’ai 32 ans.

Deux semaines de formation et c’est le grand bain.

Ma boss, sud-africaine me tend le téléphone :

« Laurent, it is your turn ! (c’est ton tour) « 

Je prends l’appareil balbutie quelques mots. 

En face, mon interlocuteur ne me comprend visiblement pas. 

Alors,  je finis par lui dire :

« Parlez-moi de vous »

Le gars s’emballe au téléphone, je parle mal mais je comprends bien, je l’écoute.

Je vais faire ça pendant trois mois : poser des questions et écouter les gens.
J’aime écouter les gens, ça me rend étonnement confiant.

Au bout de quelques mois, je commence à faire mes 1ers recrutements.

J’arrive enfin à parler en anglais.

Je reste deux ans, une fois que j’ai appris je m’ennuie vite. 

Et puis, il faut être honnête, le management boosté aux Kpis et aux nombres d’appels ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Même à Londres. 

J’ai envie de tenter autre chose, de mener ma propre barque.

Et puisque je recrute et que je connais le terrain, je décide d’en faire profiter les autres. 

Je lance un business pour accompagner les personnes qui cherchent un boulot à Londres.

En parallèle, je commence même des interventions en école de commerce, j’aime bien çà : prendre la parole en public.

J’apprends de nouvelles compétences. Je commence à m’éclater même si tout cela ne paie pas vraiment les factures.

L’insécurité financière finit par avoir raison de mon couple.

Au même moment, je rencontre Jorgen Sundberg, un suédois qui vit à Londres depuis 5 ans.
Je perds ma copine, je gagne un associé.

Jorgen anime des formations sur l’utilisation des réseaux sociaux. 

C’est l’heure de l’explosion des blogs et j’anime le mien depuis 2009.  

A job you love. 

Parce que ce que je propose aux gens, c’est ce que je veux pour moi : un métier que j’aime.

Et puis, un blog c’est écrire et je me découvre une passion pour l’écriture et du talent, si j’en crois les retours et surtout les chiffres de google analytics.

Jorgen m’a repéré grâce à mon blog d’ailleurs. 

Lui et moi  on veut aller plus loin et lancer une société qui fait des formations pour utiliser les réseaux sociaux.

LinkedIn s’impose vite pour nous comme l’outil indispensable.

Il nous faut un nom pour notre société, un nom qui claque et qui nous ressemble.

La soirée de brainstorming au Pub avec les copains s’avère mémorable. 

Mais ne nous donne aucun nom valable.

Jorgen ne lâche pas l’affaire pour autant.

Le lendemain au réveil, le voilà devant son pc à tester un générateur aléatoire de noms.

« Laurent, Laurent ! »

On me secoue l’épaule, j’ouvre les yeux. Après la soirée de la veille, ça pique.

« Laurent, laurent, le nom c’est “Link Humans »

Je ne suis pas encore réveillé mais le nom sonne bien.

Dans un grand sourire, je lui  répond :

« Ça fait le job ! »

La suite me donnera raison.

C’est vrai que le début des années 2010 voit l’explosion des réseaux sociaux. 

J’adore ce nouveau mode d’interactivité, cet échange permanent avec les autres, cette spontanéité, notamment sur Twitter.

L’oiseau bleu qui va me faire rencontrer Jean-Christophe Anna.

Comme moi il écrit, comme moi il est dans les RH. 

Je suis très sensible à son approche des sujets et très vite nous nous rencontrons.

J’ai déjà une idée en tête. 

Une idée et une rencontre qui vont changer ma vie. 

Mon histoire - Ep1 - Link Humans: de la création à la séparation

Jean-Christophe Anna et Link Humans France

Même si pour l’instant rien ne change vraiment.

Jorgen et moi-même montons nos formations sur les réseaux sociaux. La réalité s’impose à nous, Il y a un gros travail d’évangélisation à faire.

Ni le fleuriste, ni l’entreprise de BTP ne se bousculent au portillon. 

Au bout de cinq mois d’existence, nous sommes obligés de faire le constat : ça ne décolle pas.

Nous sommes trop généralistes.

Jorgen, recruteur comme moi, a déjà recruté directement sur Linkedin. 
L’idée me plaît et surtout nous sommes l’un et l’autre capable de l’exécuter.
C’est parti pour monter des formations de recrutement sur Linkedin ! 

Eureka

Très vite, les formations commencent à se vendre et bien même. 1200 livres la journée (1300 euros à l’époque).

En parallèle, je participe aussi de plus en plus à des conférences sur le recrutement.

J’adore parler en public, qui plus est ça développe mon audience et ça facilite l’animation de mon réseau.

Londres est excitante pour ces nouveautés et cette émulation mais je continue à garder un oeil sur la France.

Mon pays où  il existe peu d’évènements mêlant technologie et recrutement.

Le 11 janvier 2011, je suis, comme souvent,  allongé dans mon lit en train de travailler.

Ma petite chambre à Camden Town est envahie par les papiers et les post-its. 

Depuis toujours j’ai le projet de revenir en France.

Encore ce soir la question me taraude : mais pour y faire quoi ?

Cette fois là la réponse apparaît comme une évidence :

Je veux créer un événement à Paris sur le recrutement et les réseaux sociaux.

Seul, je ne me sens pas capable mais avec un associé, oui ! 

Et Jean-Christophe Anna s’impose naturellement à moi.

 Je lui propose un skype. Il accepte.

« Salut Jean-Christophe, j’espère que tu vas bien !

Dis, j’ai envie de te proposer une idée totalement folle : lancer une conférence sur le recrutement et les réseaux sociaux. »

Je lui expose brièvement l’idée, il me coupe dans un grand sourire.

« Banco »

La machine est lancée, on ne perd pas de temps. Nous travaillons avec Arnaud Pottier-Rossi de Kalaapa.

On fixe l’événement à Novembre 2011. 

Nous avons 10 mois  pour remplir la conférence, trouver un nom et des sponsors.

Et une énorme pression sur les épaules.

Reste que La 1ère  conférence, recrutement et media sociaux est née.

Sur le papier.

10 mois pleins ne sont pas de trop pour atteindre notre objectif. 10 mois  où l’on cherche des sponsors, ou l’on fait la pub de l’évènement, ou l’on remue ciel et terre.

Une petite année pourtant exaltante parce que rien n’existe d’équivalent en France.

Link human souffle un vent de fraîcheur sur le recrutement et le monde des RH. 

Dans la foulée, je propose à Jean-Christophe de s’associer avec moi dans Link humans France. 

Je définis notre priorité : le B2B, vendre du conseil et de la formation aux entreprises sur le recrutement innovant.

5 sponsors et 200 personnes plus tard, la réalité prend forme : Cette conférence aura lieu.

Nous nous attachons aussi les services  d’un spécialiste du marketing et de l’événementiel: Arnaud Pottier-Rossi. 

Mon plan de retour en France se met en place.

24 novembre 2011. 

9h07. Auditorium Marceau, Paris.

Je suis stressé et immensément heureux d’ouvrir cette conférence.

À ce moment-là, j’ai l’impression de faire le job de ma vie. 

Je rentre sur scène et j’introduis la toute 1ère conférence sur le recrutement et les médias en France..

 À mes côtés, Jean-Christophe.

« Bonjour à tous, et  merci ! »

Mon histoire - Ep1 - Link Humans: de la création à la séparation

12 septembre 2011. 11h16

Biarritz. Hôtel Saint Julien. 

Il pleut.

Ma cousine se marie. 

J’ai une  boîte à faire tourner. 

Je dois jongler entre les deux, c’est mon quotidien d’entrepreneur depuis quelques mois. Ça et les allers-retours entre Londres et Paris.

Impossible de rater le vin d’honneur après la cérémonie religieuse. Pourtant je dois retourner  à l’hôtel pour finaliser la création de Link humans France.

Je regagne ma chambre, change ma chemise trempée par la pluie  et j’ouvre mon Mac.

Il  me reste 3 documents à renvoyer à Jean-Christophe pour officialiser la création de Link Humans France.

Je signe et scanne 2 autorisations. J’envoie mon passeport.

Je file au vin d’honneur, plus serein, enfin jusqu’à la prochaine fois.

Quelques semaines plus tard, je négocie avec Jorgen la vente de mes parts dans Link Humans UK. L’aventure aura duré 1 an. J’ai appris beaucoup.

Il est temps pour moi de revenir en France.

Le 24 novembre 2011 marque pour moi ce retour. Il me donne aussi l’impression d’avoir marché sur la lune pour la première fois.

L’événement est un succès.

Adecco, le mastodonte de l’intérim, nous contacte. Il nous demande de former 200 personnes, sur le recrutement et les réseaux sociaux.

Puis c’est Michelin.

Les contrats et les formations s’enchaînent.

En 4 mois, on commence à se payer un salaire de 2000 euros et des dividendes fin 2011.

C’est la folie… moi qui sortais d’une aventure entrepreneuriale où je n’arrivais pas à me payer même un smic.

Là c’est bingo, direct. 

Entre la conférence, le conseil et les formations, on est vite dépassés.

Début 2012, je reviens définitivement en France et je m’installe sur Paris.

Je fais des évènements professionnels tous les soirs, je suis à fond…Désorganisé mais créatif, et surtout plein d’intuition. 

Ma boîte à idées, mon cerveau, fonctionne à plein.

On recrute nos 1er stagiaires courant 2012… 

Sans locaux propres , le travail se fait dans mon appartement parisien.

En 2011, Link Humans fait plus de 50 000 euros de CA en 4 mois d’existence !

En 2012, on atteint quasiment les 300 000 euros de CA.

En 2013, c’est plus de 400 000 euros.

Mais une entreprise ce n’est pas que des chiffres, c’est d’abord des hommes.

Et si les chiffres sont bons, les relations entre les hommes se dégradent.

Les tensions montent entre Jean-Christophe et moi.

Nous ne sommes plus alignés.

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Des tensions de plus en plus fortes

14 octobre 2014

4e édition  de #rmsconf.

Désormais c’est plus de 1000 personnes qui viennent chaque année et des dizaines de sponsors pour un chiffres d’affaires de plus de 300 000 euros par an.

#rmsconf est devenu un succès dans le monde du recrutement.

Le RDV incontournable de tous les acteurs du secteur.

Une grande messe qui s’étale sur une  journée.

Sur scène tout va bien.

Dans les coulisses, les tensions entre Jean-Christophe et moi s’accumulent.

Il me reproche mon côté chien fou.

Je supporte de plus en plus difficilement son côté coincé et trop rigoureux.

Comme dans un couple, ce qui nous a rapproché dans un premier temps, nous éloigne sur la durée.

Ça fait plus d’un an que ça dure.

Et le 17 juillet 2013 signe le début de la fin.

Je suis à Strasbourg, chez Jean-Christophe où le siège de Link Humans est hébergé.

Au bout d’une journée d’échanges tendus, il finit par se lâcher :

« Laurent, j’ai besoin de savoir ce que tu fais exactement tous les jours. Je ne sais pas ce que tu fais… pendant que moi, je vends et je fais du business. »

C’est quoi tes journées ? » conclue-t-il.

Je suis stupéfait. Est-ce qu’il blague ?

Je bredouille quelques mots:

« je ne comprends pas pourquoi tu me demandes ce que je fais… »

Passé le moment de surprise, les choses apparaissent clairement : 

« Jean-Christophe, ll n’est pas question que l’on rentre dans ce jeu. »

Jean-Christophe en face fait la sourde oreille.

Il a préparé son topo : il me liste toutes les entreprises qu’il a rentrées et toutes les contributions qu’il apporte à la boîte.

La tension monte d’un cran. 

La chaleur continentale de ce milieu d’été à Strasbourg devient insupportable.

Je lui réponds par tout ce que j’ai amené en  idées et en contacts.

Dans la pièce personne ne s’entend plus.

Pour sa défense  à ce moment-là de ma vie, je suis beaucoup mes intuitions et, je fais beaucoup de choses, trop probablement… Je passe notamment beaucoup de temps à rencontrer des gens… un travail de fond qui ne se voit pas.

Un travail qui ne se voit pas et que surtout je ne n’arrive  pas à  partager avec lui. 

Cet échange signe la fin de quelque chose entre lui et moi.

Fin 2013, il me demande de faire une différence dans les dividendes que l’on se verse. Si je conviens qu’il gère des parties « chiantes » de la boite, je ne comprends de moins en moins sa rigidité.

Je cède malgré tout, pour avoir la paix et parce que j’ai horreur des conflits. 

il se verse 13 000 euros et moi 6 000 euros de dividendes.

Nous avons le même salaire,3000 euros net, nous sommes associés et pourtant il touche le plus du double des dividendes de la société.

Le torchon brûle. 

En juin et juillet 2014, chaque réunion avec les salariés se finit immanquablement par un clash entre nous deux. 

Jenny, Pierre-Gaël nos deux salariés et Sophie notre freelance en font les frais. 

Malgré le climat tendu, Link Humans continue de se développer..

En 2014, nous réalisons plus de 500 000 euros de CA.

Pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence, la messe est dite. Et ce dès le 14 octobre 2014 et la 4ème édition de la #rmsconf.

Le même mois, je deviens père.

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La séparation

Ma fille Clémence naît le 28 octobre 2014.

4 jours après que j’ai crevé l’abcès avec Jean-Christophe.

24 octobre 2014. 18h47.

Jean-Christophe m’appelle.

Je décroche la boule au ventre comme  chaque fois que j’entends sa voix depuis quelques mois.

Je force un ton enjoué:

« Bonjour Jean-Christophe ! Qu’est ce je peux faire pour toi ? »

Il me répond tout de Go:

« Écoute, cela ne peut pas continuer comme ça. Je te propose de te racheter 20% de tes parts.Je deviens majoritaire. Les choses sont claires et on n’en parle plus. « 

Je déglutis.

Impossible pour moi. Hors de question que Jean-Christophe devienne mon boss.

Au bout du fil, j’entends sa respiration exaspérée. Il attend une réponse. 

Je lâche alors LA phrase.

« Je veux que l’on se sépare, ça ne peut plus durer ». 

Tendue au début, la conversation se poursuit sur un ton plus serein, Il finit même par se rendre à l’évidence, on ne se supporte plus. C’est probablement la meilleure chose pour tout le monde.

Mais comment va-t-on gérer la suite avec l’équipe ?

À Pierre-Gaël et Jenny s’est rajouté Nicolas… et bien sûr, Sophie, notre freelance.

Nicolas je l’ai recruté personnellement après avoir bossé avec lui pendant 1 an sur la BD du recrutement, on sortait un épisode ensemble toutes les semaines. 

Je fais de Nicolas une affaire personnelle. 

En attendant, il faut bien acter les choses. 

La décision que l’on a prise me soulage et  me stresse en même temps.
Comment va-t-on faire ?

Le 18 novembre 2014, Jean-Christophe et moi rassemblons l’équipe. 

Nous voilà  assis tous les 5 autour de la table en bois de l’appartement parisien de Jean-Christophe.

Il fait froid et les nuages sont bas. Novembre bat son plein.

Des regards tristes s’échangent autour de la table cherchant partout  un peu  de réconfort. 
Les salariés essaient bien de nous faire changer d’avis.

En vain.

Pour la première fois depuis des mois Jean-Christophe et moi sommes d’accord. 

Nous avons même réussi à nous accorder sur les termes de la séparation.

Il prend la conférence et la formation marque employeur, je garde le nom Link Humans et la formation au sourcing.

Je garde aussi un petit évènement que j’adore organiser, #TruParis, un évènement où tout le monde est invité à s’exprimer sur un pied d’égalité,un joyeux bordel. Cela me correspond tellement.

Jean-Christophe récupère de son côté le site internet où l’on avait tous nos articles.

C’est une grosse perte pour moi qui me suis découvert dans l’écriture… Je cède pourtant, par lassitude.

On enchaîne avec les salariés, les réunions individuelles de circonstances, on expose nos projets… 

J’espère garder le commercial de la bande avec moi, Pierre-Gaël.. 

Il choisit Jean-Christophe, meilleur entrepreneur, selon lui.

Seul Nicolas me suit.

Et avec sa franchise coutumière, il m’annonce même quelques semaines après le partage:

« Laurent, avec toi, on va probablement se planter mais au moins on va s’amuser. »

Jean-Christophe aussi ne semble pas beaucoup parier sur mon succès.

Paradoxalement, il reste en contact avec moi … et m’aide avec argent et contacts.

Je ressens comme une sorte de pitié.

Cela me donne une envie de folle de réussir. Pour leur montrer qu’ils se trompent…

Je dois m’en sortir.

Je suis désormais père et l’échec n’est pas envisageable.

Mon histoire - Ep1 - Link Humans: de la création à la séparation

Epilogue: la peur de l’échec

17 janvier 2015. Marseille, 12e arrondissement. 10h37.

C’est la 3e fois en 2 semaines que je viens au centre des impôts pour créer la nouvelle entité mais avec un nom ancien, Link Humans.

Le gars en face de moi me lâche avec un accent du sud marqué:

« Vous n’avez pas signé le papier de la 3e page et surtout et il faut que vous validiez le document avec votre ex associé ! »

Je le regarde fatigué.

« Expliquez moi ce que je dois faire exactement, c’est la 3e fois que je viens ici ! »

J’ai l’impression d’être dans une caméra cachée.

Le lendemain, je reviens avec les documents complets.

« Validé » – s’exclame le fonctionnaire aussi heureux que moi du dénouement de la situation. 

Et joignant le geste à la parole, il inaugure d’un coup de tampon le nouveau Link Humans ! 
Pour lui c’est fini, pour moi tout commence.

Je suis stressé.

C’est la 1ère fois que je gère une boîte seule avec un salarié et une famille à nourrir.

Surtout que j’habite désormais à Marseille. J’ai quitté Paris il y a quelques mois avec celle qui deviendra ma femme, Gaëlle.

Je suis loin, je suis seul…

La pression est à son comble.

J’ai peur comme rarement dans ma vie.

Je bosse.

Je bosse le WE.

Je bosse le soir.

Malgré l’arrivée de ma fille.

Mais j’ai une vision que je travaille depuis longtemps, développer une formation en-ligne pour le recrutement et développer une véritable école du recrutement.

Pour cela, il faut de l’argent.

Et ça, c’est une autre histoire !

Retrouvez l’épisode 2 la semaine prochaine, la naissance de l’Ecole du recrutement: une vision !