Comment JK Rowling est devenue l’écrivaine la plus riche au monde ?

JK Rowling est la première écrivaine au monde à atteindre 500 millions d’exemplaires vendus. Pourtant Joanne Rowling a passé des années dans la pauvreté.

Le podcast sur JK Rowling

La biographie de JK Rowling

  • 1965 : Naissance de Joanne Rowling naît le 31 juillet 1965 à Yate, dans le Gloucestershire, en Angleterre.
  • Années 1990 : JK Rowling imagine pour la première fois l’idée de la série de livres Harry Potter lors d’un voyage en train reliant Manchester à Londres.
  • 1997 : Publication du premier tome de la série, « Harry Potter à l’école des sorciers ». Le livre remporte un succès immédiat et devient un phénomène mondial.
  • 1998 : Le deuxième livre de la série, « Harry Potter et la Chambre des secrets », est publié.
  • 1999 : Rowling publie le troisième livre de la série, « Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban ».
  • 2000 : Sortie du quatrième livre, « Harry Potter et la Coupe de feu ».
  • 2001 : Le premier film basé sur les livres, « Harry Potter à l’école des sorciers », est sorti au cinéma.
  • 2003 : Publication du cinquième livre, « Harry Potter et l’Ordre du Phénix ».
  • 2007 : Rowling publie le dernier livre de la série principale, « Harry Potter et les Reliques de la Mort ». La série se conclut avec un énorme succès commercial et critique.
  • 2011 : Le dernier film de la série, « Harry Potter et les Reliques de la Mort – Partie 2 », est sorti au cinéma.
  • 2013 : JK Rowling publie The Cuckoo’s Calling sous son pseudo, Robert Galbraith.

L’histoire résumée de JK Rowling

Joanne Rowling est la 1ère écrivaine au monde à devenir milliardaire en moins de 10 ans avec 500 millions d’exemplaires vendus de Harry Potter. Pourtant rien ne prédestinait Jo Rowling à devenir JK Rowling. De sa jeunesse près de Bristol à Tutshill, c’est une jeune fille introvertie et timide qui imagine des histoires. Encouragée par sa mère, Anne Rowling, elle crée des histoires pour sa soeur Dianne, pour ses amis. Tout son monde s’écroule quand à l’âge de 15 ans, sa mère est diagnostiquée d’une sclérose en plaques. Après avoir eu son diplôme en littérature, elle s’installe à Londres comme secrétaire bilingue pour Amnesty International. Mais l’écriture et son désir d’être écrivain ne l’ont pas lâché. Elle écrit durant ses pauses déjeuner. Puis, fatiguée de Londres, elle décide de chercher un logement à Manchester… ce qui lui permet de se rapprocher de sa soeur et de sa mère. Et c’est lors d’un de ses voyages en train entre Londres et Manchester, qu’elle imagine un jeune garçon avec une cicatrice sur le front. Un certain Harry Potter.

Après le décès de sa mère en 1990, elle part au Portugal pour noyer son chagrin. Là-bas, elle continue d’écrire les 1ers chapitres de son histoire et rencontre Jorge Arantes avec lequel elle a une fille, Jessica. Mais Jorge est violent et 1 an après, elle revient en Écosse avec sa fille. Commence alors une période compliquée pour Jo Rowling. Elle mange à peine à sa fin et doit vivre avec les aides sociales. Elle continue d’écrire les derniers chapitres de Harry Potter dans le pub de son beau-frère. Dianne la pousse alors à publier son histoire. Après plusieurs refus, elle finit par trouver un agent littéraire, Christopher Little. Mais le manuscrit de Harry Potter n’intéresse personne ! Trop long, trop complexe… C’est la fille du directeur de la maison d’édition, Barry Cunningham qui le convainc de publier. Et c’est un carton quasi instantané ! Les ventes explosent. En 3 ans et 3 livres, L’école des sorciers, La chambre des secrets et Le sorcier d’Azkaban, elle devient un phénomène mondial…. et milliardaire par la même occasion. L’introvertie Jo se retrouve vite dépassée.

Comment JK Rowling est devenue l’écrivaine la plus riche au monde ?

Samedi 4 août 1990. Manchester. Gare de Piccadilly.

Joanne longe les compartiments dans le train pour Londres.

Elle cherche une place, qu’elle ne trouve pas. Trop prise dans ses pensées. 

Elle est fatiguée. 

Fatiguée de son travail de secrétaire chez Amnesty international.

Triste aussi, quand elle pense à la sclérose en plaques de sa mère.

« Bonjour, la place est libre ? »

« Non, il y a mon fils qui est aux toilettes mais vous pouvez vous asseoir à côté de la fenêtre. »

Un voyage en train c’est déjà commencer à rêver. Quand Joanne aperçoit son reflet par la fenêtre qui se superpose à la campagne anglaise, les images viennent toute seule.

« Un jeune garçon avec des lunettes rondes et une cicatrice en forme d’éclair. »

Elle cherche un stylo, n’en trouve pas, hésite à demander mais, trop timide, retourne dans ses pensées. 

« Le petit garçon vit avec une famille qui n’est pas sa vraie famille. Il ne sait pas qu’il est magicien… Ils veulent se débarrasser de sa magie. Mais la magie du jeune garçon est trop forte…
Il y a aussi un fantôme presque sans tête, Nick, son meilleur ami avec des cheveux roux et une fille particulièrement intelligente, Hermione. »

Le train roule au fil de ses pensées. 

Cette scène, elle se la rejouera toute sa vie.

Une scène pourtant ordinaire de sa vie d’écrivaine. Combien de fois pour se distraire pendant un voyage, dans une file d’attente ou bien entre deux cours de français, elle s’est occupée en imaginant une histoire.

Mais ce jour-là, elle a fait de cette rêverie une réalité, elle l’a écrite, ancrée dans le réel pour changer sa vie et celle de millions de personnes. 

Aujourd’hui, je vous raconte l’histoire d’une entrepreneuse au sens littéral du terme. Une jeune femme sensible, meurtrie par la vie, qui va travailler son écriture jusqu’à trouver l’histoire qui lui ressemblera tellement qu’elle parlera à des millions de personnes. Une histoire qui la sauvera de la dépression et de la pauvreté pour la rendre milliardaire.

Table des matières

Jo Rowling, son enfance et ses influences

La création de Harry Potter et le Portugal

Retour en Écosse

Le succès foudroyant

Hollywood et les milliardaires

Épilogue

Jo Rowling, son enfance et ses influences

« Vous allez bien madame ? »

« Oui, merci monsieur, j’ai juste un peu froid. Sans doute le brouillard de la campagne écossaise. »

« Si vous le permettez, mettez mon manteau sur vos épaules. Il vous réchauffera. »

Joanne Rowling naît le 31 juillet 1965 à Yate, banlieue de Bristol. 

Une année auparavant, un inconnu offre, entre King’s Cross et Arbroath, la chaleur de son manteau à celle qui deviendra sa mère. 

Anne Rowling arrête alors de travailler pour se consacrer à ses deux filles, Jo et Di, née deux ans après son aînée. 

Peter, le papa, travaille d’abord à la chaîne avant de devenir ingénieur aéronautique.

Jo, elle s’envole déjà à travers son imagination et les histoires qu’elle raconte à sa petite sœur.

« Rabbit ne peut pas sortir, il est malade, il a la rougeole ! »

« La roubole ? »

« Non, la rougeole mais son ami Bee le bourdon vient consoler. »

« Bee, bee, bee ! »

Jo adore raconter des histoires et celle-ci qu’elle invente, à six ans, pour sa sœur marque un tournant. Elle prend conscience que ses histoires ont un impact sur les gens. Anne sa mère l’encourage et surtout l’ouvre à l’imaginaire à travers son amour des livres.

Mais ses parents ont envie d’écrire une autre histoire, ras-le-bol de la ville. À neuf ans, Jo et toute sa famille déménagent à la campagne.

Dans le village de Tutshill, sur la rive orientale de la rivière Wye, un endroit proche de la forêt. Mais si vous connaissez ! C’est à côté du château de Chepstow sur la falaise.

Il n’en faut pas plus pour enflammer l’imagination de la petite Jo.

Son goût de l’histoire se poursuit dans son collège de Wyedean où elle passe ses déjeuners à raconter des histoires à ses amis.

Avec l’adolescence, elle devient cette jeune fille, bonne élève, pleine de tâches de rousseur, aussi assurée à l’extérieure qu’elle doute d’elle-même dans l’intimité. 

Sa sensibilité alliée à son imagination lui permettent déjà de puiser dans le répertoire de la littérature anglaise. Si chez Shakespeare, elle pioche notamment le nom d’Hermione, elle trouve aussi le goût de l’intrigue chez Jane Austen.

Jo se révèle autant capable de puiser dans les livres que dans la réalité pour ses histoires. On retrouvera plus tard dans ses livres la figure de son meilleur ami, Sean, ou de ses professeurs.

Et le rire de Sean se révèle bien utile cette année de 1980 où elle apprend que sa mère est atteinte d’un sclérose en plaques.

« Hey Jo, regarde cette route et dis-moi ce que tu vois ? »

« Sean, je ne sais pas, la campagne anglaise, les vaches et peut-être une fermière en train de faire de la clotted cream ! »

« Tout faux Jo, il fallait voir un dos d’âne ! »

« Franchement, Jo pour te raconter des histoires, tu es une championne ! »

« Oui Sean, une championne peut-être mais une drôle de fille. Une fille qui aimerait devenir écrivain. »

C’est la première fois que Joanne formule son désir de manière explicite. 

Elle veut devenir écrivain, et quand elle part étudier en France, c’est par amour des mots. Les mots lui ouvrent de nouvelles perspectives où servent simplement  à nommer ses souffrances à venir. 

Voldemort ou Malefoy ne sont que les héros de ses peines intérieures.

Comment JK Rowling est devenue l’écrivaine la plus riche au monde ?

La création de Harry Potter et le Portugal

Joanne, tout juste diplômée, se retrouve d’ailleurs confrontée à la violence et aux souffrances du monde.

Installée à Londres après ses études, elle travaille comme secrétaire bilingue à Amnesty international. 

Viol, torture, emprisonnement, elle se retrouve témoin de la part la plus sombre de l’humanité.

Si elle en fait des cauchemars, elle retient d’abord de cette expérience que l’empathie et la force du collectif apportent leur lot de consolation dans le monde.

Et puis, Joanne ne lâche pas l’écriture. Depuis qu’elle a avoué son ambition à son ami Sean, elle passe tous ses déjeuners à écrire. Des romans pour adultes qui ne verront jamais le jour. Mais qu’importe, elle ne lâche pas son écriture.

Bientôt la vie londonienne lui pèse, elle décide de partir vivre à Manchester. Pas trop loin de sa famille et de sa mère dont l’état de santé ne s’améliore pas. 

Chaque week-end, elle fait l’aller-retour avec Londres pour trouver un appartement. Alors oui, ce jour-là dans ce train, elle trouve le personnage d’Harry Potter. La légende raconte qu’elle n’a pas de stylo et qu’elle tire le fil de son histoire comme d’une pelote de laine.

Mais surtout, elle trouve un univers où elle va pouvoir recoller ses souvenirs, ses fantasmes, ses peurs pour incarner tout cela dans une écriture qui parle au plus grand nombre.

Sean Harris deviendra Ron le meilleur ami d’Harry, John Nettleship le professeur de Joanne inspirera Severus Rogue et l’histoire d’Harry Potter même, enfant orphelin lui permettra de sublimer la perte de son être alors le plus cher.

Le 30 décembre 1990, à 45 ans, Anne Rowling meurt.

Elle laisse trois orphelins. Ses filles Joanne et Dianne et l’enfant dont Jo n’a pas eu le temps de lui parler.

Harry Potter.

Malade depuis longtemps, ni sa sœur, ni son père, ni elle n’ont vu la mort approcher.

Cette fois la douleur est trop forte pour Joanne qui s’échappe au Portugal pour la mettre à distance.

Sur place, elle ne lâche pas l’écriture, au contraire, elle écrit tous les jours. Fini les romans pour adulte, elle a trouvé avec Harry Potter la voix qu’elle veut incarner.

« Salut Jo ! Encore en train de travailler ? Tu devrais boire moins de café et ralentir sur l’écriture si tu veux mon avis. »

« Merci Maria, tu es vraiment gentille mais je tiens vraiment à cette histoire. « 

« Oui, mais tu devrais t’amuser un peu, penser aux garçons. »

« Oui un garçon serait le bienvenu ! » 

Au Portugal, Joanne travaille comme professeur de français et elle s’est vite fait des amis comme Maria Ines Augia, la directrice adjointe de l’école. Elle continue d’écrire Harry Potter mais ne cache pas qu’elle cherche aussi l’amour. Elle le trouve d’ailleurs auprès d’un étudiant journaliste, Jorge Arantes.

Baisers, amours, mariage, tout va très vite. 

À peine un an plus tard, Joanne donne naissance à une petite Jessica. 

Mais la vie conjugale se révèle un enfer. Jorge est immature et violent.

Joanne ne se laisse pas faire et fin 1993 elle quitte le Portugal pour l’Écosse où vit sa sœur.

Elle tient dans ses bras la petite Jessica et dans sa valise les trois chapitres complets de Harry Potter et la pierre philosophale.

Heureuse ou malheureuse, Joanne écrit, c’est ce qui la tient dans la vie et elle va en avoir besoin pour la suite.

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Retour en Écosse

Quand Joanne sort de sa douche – froide – parce que l’eau chaude coûte cher, elle se sèche rapidement avant que sa fille Jessica ne se réveille.

Elle a dîné chez sa sœur il y a deux jours, elle ne peut pas décemment y revenir avant le lendemain. Pourtant elle a faim. Joanne prend à peine le temps de pleurer devant le miroir. La mort de sa mère, sa fuite du Portugal, les quelques mois qu’elle vient de passer chez sa sœur avant de se retrouver dans ce petit appartement miteux, tout cela lui apparaît dans une sorte de tourbillon noir infernal. 

Toute sa vie de pauvre condamnée à compter chaque cent sur les 70 livres par semaine que lui concède l’aide sociale. 

« Si maintenant je meurs,  Di et mon beau-frère s’occuperont de Jessica. « 

Son dernier rendez-vous chez le médecin n’a rien donné. C’était un remplaçant qui lui a simplement dit :

« Parlez à l’infirmière si vous êtes triste ». 

Le téléphone sonne. Pitié, qu’il ne réveille pas Jessica.

« Allô Miss Rowling ? »

« Oui ? Qui est à l’appareil ? »

« Docteur Jones, vous avez vu mon remplaçant la semaine dernière. »

« Euh.. Oui… »

« J’ai relu le compte rendu, Miss Rowling. Il y a un diagnostic. Vous souffrez de dépression. »

« Il faut repasser me voir au cabinet, il y a des solutions Miss Rowling. Il y a une lumière au bout du tunnel. »

Sa médecin l’aiguille et la guide vers les bonnes personnes. 

Et des bonnes personnes il y en a dans son entourage.

Joanne continue d’avoir faim mais désormais, elle accepte de l’aide. Elle rappelle Sean qui lui prête l’argent qu’elle a refusé quelques jours auparavant. 

Ses journées, elle les passe au chaud à écrire dans le pub de son beau-frère, The Elephant House, à ses côtés,  Jessica dort dans son landeau.

Elle sort peu à peu la tête de l’eau et retrouve même un emploi de professeur de français. Et quand elle ne travaille pas, elle écrit.

Elle écrit, réécrit, remanie les chapitres, jusqu’à ce qu’elle se sente prête à montrer son manuscrit.

« Il n’y a pas de bien ni de mal, il n’y a que le pouvoir, et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher. »

« Oh Jo, j’adore cette réplique, j’adore tout ton livre. Oh ma Jo chérie, ce n’est pas le pouvoir que tu dois chercher mais un éditeur. L’Angleterre doit faire la connaissance d’Harry Potter. »

Sept années ont passé depuis l’idée de départ. Sa soeur Dianne est enthousiaste à la lecture, le monde de l’édition l’est moins. 

Elle reçoit refus sur refus. Elle a bien essayé de l’envoyer à des agents littéraires, profession qui fait la pluie et le beau temps outre-manche mais sans succès.

Idem, refus chez les grands éditeurs anglais Penguin, Transworld et HarperCollins.

Mais Jo sait maintenant que son histoire est bonne alors elle continue à l’instinct. Elle envoie son manuscrit à un nouvel agent, Christopher Little. 

Son nom sonne comme un personnage de conte pour enfant. Elle aime bien.

Et ce qui doit arriver arrive. Son manuscrit se retrouve en haut de la pile… des manuscrits rejetés.

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Le succès foudroyant

« Hey salut Christopher, excuse-moi pour le retard. »

« T’inquiète Hans, je m’occupe en t’attendant. »

« Ah, un manuscrit, même à midi tu bosses… »

« Je ne bosse pas, Hans, je déniche des perles. Et là, je me sens comme Bilbon qui vient de découvrir le trésor de Smaug. « 

Quand Christopher Little rentre de son déjeuner, il écrit immédiatement à Joanne Rowling. Il accepte d’être son agent et de représenter son manuscrit, Harry Potter à l’école des sorciers. Au moment de déposer la lettre au courrier, il passe devant la pile des rejetés, quel instinct il a eu de plonger dedans avant son déjeuner. 

La joie de Joanne est indescriptible, après des années de vaches maigres, d’écriture solitaire, son talent est reconnu. Elle en pleure presque.

Christopher commence à faire le tour des éditeurs mais partout il obtient la même réponse. Trop long, pas adapté au marché, les enfants ne liront jamais autant de pages. Le discours est toujours le même chez les 12 éditeurs qu’il contacte.

Quand il tente Bloomsbury Publishers, Barry Cunningham n’est pas plus enthousiaste.

« Écoute Christopher, je veux bien lire un chapitre de ton histoire de sorcier, là mais je suis débordé. »

Il ne lit même pas un chapitre mais confie la lecture à sa fille de sept ans, Alice.

« Hey Dad ! « 

« Alice sweetie, tu n’es pas couché ? »

« Dad tu m’as rapporté la suite d’Harry Potter ? »

« Sweetie, non, écoute j’ai oublié mais promis je te le rapporte demain. »

La même scène se répète chaque soir jusqu’à ce que Barry rapporte la suite du manuscrit et finisse par le lire devant l’enthousiasme de sa fille.

Lui-même est à moitié convaincu par l’ouvrage qu’il trouve trop long comme ses confrères. Lorsqu’il reçoit Joanne, il ne lui donne pas de faux espoirs et la conjure de ne pas quitter son emploi. Il a conscience que son avance de 2500 livres ne durera pas longtemps. 

Christopher, l’agent de Joanne, négocie tout de même des royalties élevés et surtout il ne cède les droits que pour le Commonwealth. Au passage, Joanne Rowling devient JK Rowling. JK parce que le livre cible les petits garçons et que la cible pourrait moins s’identifier à une femme, selon lui.

Le livre sort en 1997 à Londres. La vie de dizaines de millions d’enfants comme Alice Cunningham va désormais changer.

Ils vont grandir au rythme des parutions d’Harry Potter.

C’est d’abord l’Amérique qui s’enflamme quand un éditeur new-yorkais décroche les droits pour plus de 100 000 dollars. En France, c’est la maison Gallimard qui remporte ce qui va devenir le pactole.

Il ne faut que quelques semaines pour que l’ouvrage se hisse en tête des ventes. Très vite il décroche des prix prestigieux comme le British Book Awards  et le Children’s Book of the Year.

« Oh Jo, tu es ravissante dans cette veste, elle te va à merveille ! »

« Di, oui mais tu as vu le prix… »

« Mais Jo, tu gagnes ta vie maintenant, tu gagnes très bien ta vie même. »

Jo se regarde dans une glace mi-effrayé mi-satisfaite. Harry, le petit garçon orphelin auquel elle a consacré tant d’années et tant d’efforts. Ce petit garçon et ses amis Hermione, Ron sont maintenant en train de prendre soin d’elle.

Lorsque sort le troisième tome de sa saga, le phénomène a désormais un nom:  la pottermania.

Pour Joanne, ces files d’attentes dans les libraires, ces voyages à l’étranger, ces vêtements hors de prix lui paraissent démesurés. Elle se voit seulement comme une écrivaine. 

Le succès ne fait que commencer et déjà elle sent qu’il va la dépasser.

Comment JK Rowling est devenue l’écrivaine la plus riche au monde ?

Hollywood et les milliardaires

En 1999, Joanne se retrouve millionnaire à la sortie du troisième tome. Il est loin le temps où elle avait faim. Elle se sent néanmoins dépassée par sa notoriété qu’elle vit parfois comme une imposture. Est-ce vraiment elle dont on parle ? Elle, qui se revoit écrire pendant des heures dans le pub d’Édimbourg de son beau-frère.

Warner Bros la contacte en 1998 pour réaliser un film basé sur la saga Harry Potter.

« Jo, ce film c’est une opportunité en or, il ne faut pas la lâcher ! » 

« Christopher, je ne sais pas, je suis d’accord que leur adaptation du jardin secret ou de la petite princesse sont plutôt bien mais… »

« Enfin Jo, mais qu’est-ce qui te gêne ? »

« Christopher, ils veulent faire d’Harry un personnage américain. C’est un non sens, tout chez lui est anglais. Harry est plus britannique que la couronne d’Angleterre elle-même ! »

Jo ne lâche rien et finalement Warner lui cède 700 000 dollars et adapte Harry Potter sans changer sa nationalité. Ce qui ne gêne absolument pas les américains qui offrent un véritable succès au film et aux huit suivants.

Au total, Harry Potter rapporte à la Warner 7 milliards de dollars. L’orphelin du placard devient une franchise qui rapporte plus de 25 milliards de dollars.

Joanne grandit avec son personnage et participe à son évolution, c’est même elle qui écrit le script de certaines des adaptations au cinéma. 

Sa nouvelle vie ne l’empêche pas de continuer à écrire les suites d’Harry Potter. Depuis le début, son ambition n’a pas changé : elle sait qu’elle écrit une saga.

La richesse est une conséquence heureuse, mais qui parfois lui pèse. Riche ou pauvre, elle reste déterminée et écrit. Joanne reconnaît pourtant avec humilité que si elle avait trouvé le succès dans tel ou tel autre domaine elle n’aurait peut-être jamais trouvé la détermination nécessaire pour réussir dans la seule arène où elle est persuadée d’avoir sa place.

Sa détermination lui permet de s’afficher comme l’écrivaine la plus riche du monde avec plus de 500 millions d’exemplaires vendus et un milliard de revenus en cumulée.

Le 11 janvier 2007, à l’hôtel Balmoral d’Édimbourg, J. K. Rowling termine le dernier livre de la série Harry Potter

L’enfant malicieuse qu’elle reste ne peut s’empêcher de laisser une trace de sa victoire sur le buste d’Hermès placé dans sa chambre d’Hôtel.

« J. K. Rowling a terminé la rédaction de Harry Potter et les reliques de la mort dans cette chambre (652) le 11 janvier 2007. »

Épilogue

« Di, Di, Di je suis excitée comme une puce ! »

« Jo, je l’entends bien oui mais qu’est-ce qui te met dans cet état ? »

« Oh Di, c’est Robert Galbraith, si seulement tu savais ! » 

« Jo, tu as perdu la tête tu es mariée ! »

« Mais non, c’est juste mon nouveau pseudo ! »

Joanne vient de terminer The Cuckoo’s Calling sous son pseudo, Robert Galbraith. Avec ce livre qui sort en 2013, elle veut retrouver sa liberté d’autrice. Le livre s’écoule à 1500 exemplaires en quatre mois mais quel plaisir de lire les commentaires et les retours dénués de starification.

Elle est aux anges. 

Ça ne dure pas pour autant, très vite la presse anglaise la démasque derrière ce pseudonyme. Les ventes s’envolent : 150 000 exemplaires.  

Une preuve de plus que la popularité de Joanne ne faiblit pas même avec les années qui passent.

Pourtant, elle reste la jeune femme orpheline, celle qui a tant souffert de la disparition de sa mère. 

Alors la multimillionnaire qu’elle est devenue tâche de redonner ce qu’elle a reçu. Protection de l’enfance, recherche contre la sclérose en plaques, médecin sans frontière, elle est de tous les combats caritatifs et parfois même politiques.

Et ça c’est une autre histoire. 

Comment JK Rowling est devenue l’écrivaine la plus riche au monde ?

Notes

J. K. Rowling : Fortune et Parcours de la Créatrice d’Harry Potter | Riche Et Célèbre

https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/apres-harry-potter-j-k-rowling-sort-jack-et-la-grande-aventure-du-cochon-de-noel/#:~:text=J.K.

Robert Galbraith, le pseudonyme de Rowling, éventé par la BBC ?

J. K. Rowling – Wikipédia

Christopher Little, Who Built an Empire Around a Boy Wizard, Dies at 79 (Published 2021)

The 7 year old girl who got Harry Potter published – Fact Fiend

The eight-year-old who gave publisher Bloomsbury Pottermania

J.K Rowling se sépare de l’agent littéraire qui avait propulsé Harry Potter