Alexandre Bellity : Cleany, revaloriser les métiers du ménage !

Alexandre Bellity a fondé Cleany, une société de nettoyage avec un objectif en tête: redorer l’image des femmes et hommes de ménage

Le podcast sur Alexandre Bellity

La biographie d’Alexandre Bellity

  • 2012 : création de Immonet par Alexandre Bellity, société de nettoyage d’immeubles et de co-propriétés
  • 2014 : Immonet fait 120 000 euros de chiffres et Olivier Saint Germain rejoint l’aventure en tant que co-fondateur
  • 2015 : Immonet devient Cleany et Alexandre décide de se focaliser sur le nettoyage des bureaux d’entreprises. Le CA passe à 350 000 euros
  • 2017 : la croissance s’accélère avec un responsable technique et le lancement d’une plateforme. 
  • 2018 : Cleany lève de l’argent. Le CA est de 4,3 millions. d’euros.
  • 2021 : départ de Olivier Saint Germain et la société, repart après des années difficiles. Le CA est de 7,3 millions pour 350 salariés.

L’histoire d’Alexandre Bellity résumée

Alexandre Bellity est le fondateur de Cleany, une startup qui veut revaloriser les femmes et les hommes de ménage.

Pourtant rien n’a été simple pour Alexandre qui doit commencer tout en bas de l’échelle. Il travaille d’abord avec son oncle qui tient une société de nettoyage. Il prend le temps de comprendre le métier. Mais son oncle préfère rester maître de son destin et finalement refuse de l’associer. Alexandre doit se lancer seul et crée Immonet en 2013.  Il fait toutes les missions lui-même, du nettoyage d’une cage d’escalier au nettoyage d’une boulangerie envahie par les eaux. Tous les sous qu’il accumule sont réinvestis dans la boîte. Il mange des pâtes et vit dans l’appartement de son grand-père… qu’il loue en Airbnb. 

Puis lors d’une formation aux métiers de l’entretien, il rencontre Moussa qui sera son 1er salarié. Mais en 2014, la gestion administrative et financière devient un enfer et il associe, un ami d’enfance pour l’aider, Olivier Saint-Germain. Le jackpot arrive quand Alexandre comprend que la gestion des copropriétés est une activité à faible marge et que nettoyer les locaux des entreprises et en particulier des startups va l’amener plus vite à ses objectifs. Le chiffre d’affaires explose, les recrutements aussi. Mais Cleany se trouve en difficulté et Alexandre va lever des fonds pour fournir l’entreprise en argent. Pourtant les problèmes se creusent, les cleaners, les clients ne sont pas gérés. En 2019, sous la houlette d’un directeur financier recruté, l’entreprise décide de couper les coûts. C’est aussi le début des tensions entre les co-fondateurs. 

Une tension qui atteindra son paroxysme avec la séparation des associés. Aujourd’hui Cleany se porte bien et a toujours sa mission en tête: redorer l’image des personnes qui s’occupent du ménage dans les entreprises.

Alexandre Bellity : Cleany, revaloriser les métiers du ménage !

Quand on arrive le matin dans des bureaux nickels, les poubelles vidées, les tables nettoyées et que la vieille odeur de renfermé de la veille a été remplacée par celle d’un spray à la rose, on va pas se mentir, on est contents. 

Mais on ne pense pas à ceux qui, entre 6h et 8h30, ont travaillé comme des acharnés pour rendre cela possible. 

Et pourquoi on y pense pas ? Pas forcément parce qu’on est égoïste ou méprisant, mais parce que ces gens-là, on ne les voit jamais. Et pour cause ! On leur demande de se rendre invisibles, de se faire oublier, de ne pas “déranger” les honnêtes gens. 

Et ce constat, cette odieuse violence de classe, Alexandre Bellity, petit-fils de femme de ménage, la vomit et décide de se battre corps et âme contre elle. 

Aujourd’hui je vous emmène sur les traces de l’histoire d’Alexandre Bellity et de son entreprise, Cleany, une startup qui veut redonner de la fierté à un métier, celui de femme et d’homme de ménage.

Table des matières 

Origines

Les débuts de la boîte

Croissance

Problèmes en cascade

Plan d’austérité

Épilogue

Alexandre Bellity - Ep 1

Origines

L’histoire de Cleany, c’est une affaire de famille. 

Alexandre Bellity grandit entouré d’entrepreneurs, et le goût du risque, il l’a dans le sang. Quand son père lui donne 10 000 euros pour lancer un projet, ça lui paraît évident qu’il va entreprendre. 

Entreprendre oui, mais dans quoi ? 

Après une tentative de ralliement à une boîte tech avortée, Alexandre se tourne vers l’entreprise de nettoyage de son oncle en se disant qu’il va optimiser les process grâce à sa formation en école de commerce.

Il passe donc 4 mois à apprendre aux côtés de son oncle qui lui montre tous les rouages de la boîte sans rien lui cacher. Ça ressemble à un rêve mais ce n’en est pas vraiment un … 

À cette époque, le père d’Alexandre lui a coupé les vivres et c’est ainsi qu’il se retrouve salarié de la boîte de son oncle, mais salarié de terrain. 

Il met donc les mains à la pâte de la manière la plus concrète qui soit. Avec balais, brosses et éponges, il nettoie les cages d’escaliers et les hall d’immeubles. 

Alexandre pose un regard bienveillant et admirateur sur cette période : il a trouvé beaucoup d’entraide et de soutien au sein des équipes de nettoyage, malgré les conditions difficiles du métier. 

Alexandre

« Hé Damien… bon du coup il est 21h, je vais rentrer me coucher, en plus demain je bosse à 11 heures loin en banlieue sud… » 

Damien

« Eh ben mon Alex tu voulais te mettre dans ton petit lit douillet ? Courage mon pote, il reste encore toutes les poubelles de l’immeuble à sortir ! » 

Alexandre

« Ah j’suis con. Haha, et j’y ai cru pourtant à ma demi grasse mat’! Allez, je te suis ! » 

Outre le ménage et l’entretien, Alexandre s’occupe aussi du démarchage. Il va voir les prospects au porte à porte dans tout Montrouge et le XIVe arrondissement.  

Alexandre

« Bonjour, je m’appelle Alexandre, est-ce que vous avez quelques minutes à m’accorder ? 

Bonjour ! Je suis Alexandre, comment allez-vous ? Je ne vous dérange pas au moins ? 

Pas d’inquiétude, ça va pas durer longtemps. 

Alors voici la carte de l’entreprise, ici vous avez l’adresse de nos locaux, là le numéro de…

Pas de soucis dans ce cas je passerai plus tard !

Vous pouvez me faire confiance, je connais mon métier. 

Je vous souhaite une excellente journée, au revoir madame ! 

Vous avez un très bel appartement. »

Un boulot éreintant pour des revenus misérables…  À cette époque, Alexandre gagne 600 euros par mois, s’est fait virer de chez ses parents, et fait du Airbnb dans le studio que son grand-père lui a prêté à Boulogne… Il a 25 ans et galère pour de vrai. 

Il fait aussi le tour des boîtes de nettoyage en France pour se faire une idée du marché. Ce qu’il constate, c’est que tout le monde travaille de la même manière, selon un schéma qu’il juge arriéré et peu performant. En effet, beaucoup d’entreprises de ce secteur stagnent au même chiffre d’affaires depuis des années tout en proposant la même chose que leurs concurrentes. 

En plus de ça, Alexandre est taraudé par des questions socio-politiques et les souvenirs de sa grand-mère femme de ménage remontent… 

« Pourquoi ces métiers sont si mal payés ? Si mal considérés ? 

Pourquoi on traite les femmes et hommes de ménage comme de la merde  ? » 

Alexandre décide de lutter contre l’humiliation entretenue par le système à l’encontre des femmes et hommes de ménage. S’il y a bien une phrase qu’il ne supporte pas d’entendre tant elle est répugnante de mépris, c’est celle-ci :

Patron imbuvable

 » Par contre qu’on soit bien clair : discrétion est le mot d’ordre. À 9 heures, ils sont tous partis. Les salariés arrivent dans ces eaux-là donc on veut pas les voir. C’est clair ? » 

Fort de ses expériences sur le terrain et des analyses qu’il a faites du fonctionnement des autres boîtes de ménage, Alexandre s’entretient avec son oncle. 

Alex

 » J’ai compris énormément de choses au cours de ces quatre derniers mois sur le terrain et à tes côtés. J’ai beaucoup réfléchi aussi et j’ai quelques idées… » 

Oncle

« Ah oui ? Lesquelles ? » 

Alex

« J’aimerais m’associer à toi, de manière un peu officielle. J’ai plein d’idées pour optimiser les process et créer plus de valeur. En gros, je pense savoir comment nous rendre leader sur le marché et dynamiter ce secteur qui s’endort clairement sur ses lauriers. »

Oncle

« Alex.. écoute, je suis ravi et touché que tu sois si motivé mais cette boîte tu vois, c’est mon bébé. 

Alors oui, l’optimisation est possible, mais moi j’ai pas envie de faire une boîte avec des centaines de collaborateurs. Je suis heureux dans ma vie telle qu’elle est, je veux rester tranquille. »

Alex

« Mais attends, on parle pas de centaine de collaborateurs, c’est juste que … »

Oncle

« Alex, Alex. Écoute, prends ce que tu as à prendre ici et monte ta boîte. Monte un concurrent et je t’aiderai quand tu auras besoin. »

Alexandre Bellity - Ep 1

Les débuts de la boîte

Il se réinstalle chez ses parents et monte le siège de sa boîte… dans la maison familiale. Mais en tant que parent, assister à la création d’une boîte n’est pas un spectacle très plaisant. Inquiétée et lassée des hauts et des bas de son fils, la mère d’Alexandre lui suggère de prendre définitivement son envol. 

C’est là que son père lui donne 10 000 euros pour se lancer et créer les statuts de la boîte. 

Fier et excité, Alexandre dépose ses fameux statuts aux Greffes de Nanterre. 

Fille Greffe de Nanterre

 « Monsieur Bellity, vous êtes officiellement le patron d’Immonet ! » 

Alex

« Merci Madame, je vous souhaite une excellente journée ! Au revoir ! » 

Pote

« Tu veux quoi ? » 

Alex

« Ça y est, j’ai déposé les statuts. C’est qui le patron maintenant ? » 

Pote

« Wooooow meeeec c’est ouf, bravo, t’es un bête de business man » 

Alex,

« Ouais on se calme, j’suis le boss d’une boîte en carton qui fait même pas 1 euro de chiffre d’affaires… » 

Maintenant, il faut rentrer dans le dur. Alexandre tape aux portes des agences immobilières et propose ses services de nettoyage pour les appartements. Comme c’est le début et qu’il est seul, c’est lui qui va sur le terrain. 

Son premier contrat lui vient d’une amie de sa mère qui lui permet de faire sa première mission. Il passe cinq heures dans un appartement dans un état déplorable et nettoie tout de fond en comble pour la modique somme de 128 euros. 

Peu importe, Alexandre est quand même ravi, il a booké son premier client. 

À partir de là, il enchaîne les prestations.

Il fait tout, prend tout et gagne très peu. Il passe sa vie à travailler, se nourrit de pâtes et de thon et vit de quelques locations sur Airbnb. 

Il finit par faire une formation en nettoyage à raison de deux jours par semaine pendant six mois. 

Là, il rencontre Moussa qui a techniquement 100 fois plus d’expérience que lui et pratique ce métier depuis 10 ans. Les deux hommes se lient et Alexandre embauche Moussa en tant que chef d’équipe. 

Ce sera son premier salarié à temps plein.

Alexandre

« Bon bah voilà, bienvenue dans l’équipe Moussa ! 

Tu vas t’occuper de toute la partie opérationnelle du nettoyage. »

Moussa

« Ouais, je vais nous trouver une bonne team, avec moi ça va filer droit ! »

Alexandre

« Ça j’en doute pas ! Et moi je vais faire ce à quoi je suis le meilleur : ramener masse de clients. » 

Nous voilà en 2014.

Plongé dans son tableau Excel, Alexandre fait la liste de tous les syndics de copropriété du 92 et essaie de négocier des contrats de sortie de poubelles, de nettoyage des parties communes d’immeubles, etc. 

Il n’a pas froid aux yeux et embellit parfois la vérité à propos de ses véritables compétences pour avoir l’occasion de faire ses preuves…

Syndic

« Écoutez, il se pourrait qu’on soit intéressé par ce que vous proposez. C’est pour une copropriété de 5 immeubles avec 20 cages d’escalier… » 

Alexandre

« Ouais ouais, bien sûr, aucun problème… »

Syndic

« Oui ? Vous êtes familier de ces configurations ? »

Alexandre

« Ouais y a pas de soucis, j’ai déjà géré ce genre de contrats ! » 

Syndic

« Vous savez distribuer le courrier ? » 

Alexandre décroche des contrats à force de bagout mais dans cette copro, il vit un enfer. Le courrier arrive par paquets et il doit connaître tous les noms des habitants ! Acharné et combatif, il s’en sort et immeuble par immeuble, Alexandre et Moussa finissent par gagner en notoriété. 

La taille modeste de la structure leur permet d’être très compétitifs sur les tarifs, ils sont tous les deux des bourreaux de travail et tout ça finit par payer : de 2013 à 2014, leur chiffre d’affaires est passé de 45 000 à 120 000 euros ! 

Les contrats pleuvent et ils doivent faire face à de nouveaux problèmes, cette fois d’ordre administratif et organisationnel : le recrutement, la bonne gestion des papiers et le management d’un nombre croissant de collaborateurs…

Alexandre Bellity - Ep 1

Croissance 

Pour faire ses factures, Alexandre tourne sur Excel et Word, ce qui est bien, mais ça a aussi ses limites. 

Tous les mois, Alexandre fait ses factures à la main et ça lui prend deux jours pleins de travail. 

Il en parle à son ami d’enfance Olivier.

Alexandre

« Sur Excel j’suis une quiche. Dis-toi que je passe deux p*** de journées à faire des factures… » 

Olivier

« Attends mais tu rigoles j’espère, t’es quand même au courant qu’Excel est justement foutu pour automatiser ce genre de tâches ? » 

Alexandre

« Te marre pas, je me doute qu’il y a moyen d’être plus efficace mais j’ai aucune idée de comment faire. » 

Olivier

« Je peux m’en occuper sans problème, je vais te montrer comment faire. »

Alexandre

« C’est vrai tu ferais ça ? » 

Olivier

« Bien sûr Alex, t’es mon pote, je te laisse pas dans la merde ! Surtout pour un truc aussi évident haha… » 

Alexandre

« Et ça te dirait d’entrer dans l’équipe ? » 

Olivier

« C’est une vraie proposition ? » 

Alexandre

« Bien sûr que c’est une vraie proposition ! Je te propose de prendre en main le back-office, les RH et la finance. Alors t’en dis quoi ? » 

Olivier

« Carrément !! J’suis trop chaud !! » 

Trois dans la team et une quinzaine de personnes sur le terrain, la boîte commence à rouler. En 2015, le chiffre d’affaires s’élève à 340 000 euros. 

2015 : ils nettoient pour la première fois des bureaux de startups et là il y a déclic. Contrairement aux syndics, Alexandre a l’impression que ses clients et lui parlent la même langue. Tout de suite, il est comme un poisson dans l’eau.  Petit à petit, le nom de la boîte tourne dans le petit monde de la startup, les contacts sont bien plus fluides et les clients sont de plus en plus nombreux. 

Immonet change alors de nom pour devenir Cleany

Alexandre 

« Beaucoup plus sexy ! » 

À partir de 2015, Alexandre et Olivier parviennent à se verser un SMIC. Moussa quant-à-lui, décide de quitter la boîte pour monter la sienne et reçoit 10 000 euros de la part des deux associés pour se lancer ! 

Cleany se donne pour ambition de défoncer le marché en fluidifiant le côté opérationnel du nettoyage gangréné par un écosystème arriéré. Le but, c’est de valoriser un métier qui est sous-considéré. 

Mais l’univers des startups n’est pas tout rose et même si le chiffre d’affaires continue d’augmenter, d’autres problèmes surviennent… 

Alexandre Bellity - Ep 1

Problèmes en cascade

Les mois passent, et la relation entre Alexandre et son associé se distend. Et tout commence fin 2016, quand Alexandre a pour projet d’amorcer une grosse croissance et de devenir un véritable entrepreneur à succès. Il a besoin d’accélérer. 

Avec 900 000 euros sur le compte de la boîte, Cleany investit dans de nouveaux locaux rue du Faubourg Saint Honoré à Paris. 

Alexandre recrute son premier conseiller commercial ainsi qu’une directrice des opérations. 

En 2017, Cleany compte une trentaine de salariés et une croissance ultra rapide ! Ils finissent par recruter un CTO pour leur plateforme digitale. Grâce à la tech, les opérations et livraisons sont fluidifiées mais problème : la boîte grossit sans se structurer, il manque un directeur financier. 

L’argent à rembourser commence à s’accumuler, ils reçoivent des plaintes de clients et Alexandre passe le plus clair de son temps à compenser les problèmes de cash par des micros levées de fonds successives…

À côté de ça, la croissance est complètement dingue. 4,3 millions de chiffre d’affaires en 2018 ! Mais côté organisation, c’est toujours le bazar : rien n’est mesuré, ni le churn client, ni le turnover des employés, les cleaners. 

Alexandre et son associé décident de lever des fonds pour de bon, un gros tour de 6m€ à l’époque, pour regagner du temps et la sérénité pour structurer l’entreprise. Ils partent en recherche pendant six longs mois en 2018. Résultat : les équipes sont livrées à elles-mêmes et ne sont pas autonomes. 

Olivier

« C’est le bordel cette levée. » 

Alexandre

« Tu l’as dit… » 

Olivier

« J’ai réfléchi, je vais reprendre en main les opérations côté boîte. » 

Alexandre

« Hein ? Et la levée de fonds on fait comment ? » 

Olivier

« Mais non. Seulement sur ce coup-là il va falloir que tu continues en solo. T’es très bon pour pitcher la boîte, ça va le faire. »

Alexandre tente de passer régulièrement au bureau mais il ne peut pas lutter contre la réalité implacable de la levée de fonds : il se détache de la vie de la boîte et des équipes. 

Et puis, Olivier l’appelle. 

Olivier

« Alex, ça craint à mort là. »

Alexandre

« Quoi ? »

Olivier

« Je viens de mater les comptes. Il nous reste 100 000 balles. »

Alexandre

« Fous-toi de ma gueule. »

Olivier

« On est dans la merde. Ça va être très chaud pour payer les salaires ce mois-ci. » 

Alexandre Bellity - Ep 1

Plan d’austérité 

Alexandre est en bout de course. Acculé, il est au bord du burn-out. Angoissé, il se réveille régulièrement en sueur à quatre heures du mat. 

Finalement, après 200 rendez-vous, il finit par réussir sa levée le 24 décembre 2018.

Mais cette victoire ne vient pas éponger les tensions qui s’accumulent depuis des mois. Alexandre, qui n’arrive toujours pas à gérer l’argent finit par embaucher un directeur financier, Simon

Simon écope de la pire des missions, celle qui consiste à resserrer la vis et mettre à la porte des salariés. 

Fini les crédits illimités, certains employés sont renvoyés du jour au lendemain pour permettre à la boîte de rester en vie. 

Les problèmes de trésorerie se règlent enfin, Alexandre souffle. À présent c’est décidé, fini la fête et l’ambiance à la cool, le CEO mène une politique d’austérité d’une main de fer. 

Même si le plus dur est passé, cette tempête a laissé des traces entre lui, son associé et certains membres de l’équipe de direction. 

Alexandre Bellity - Ep 1

Épilogue

Les tensions latentes trouvent leur point culminant avec l’enchaînement des crises : grèves massives, puis gilets jaunes, et enfin Covid. 

Les grèves et les manifestations à répétition bloquent les agents. Puis, le COVID frappe. Pourtant, heureuse configuration, le chômage partiel permet à Cleany de s’en sortir.

Mais c’en est trop pour la directrice commerciale et Olivier qui décident de partir. 

Olivier revend ses parts à Alexandre, le laissant seul maître à bord. 

Un fin d’association en eau de boudin entre les deux copains d’enfance. La jeunesse, les égos et le stress entrepreneurial auront eu raison d’une amitié.

En 2021, Cleany enregistre 7,3 millions de chiffre d’affaires et 350 salariés. L’entreprise a retrouvé une solide rentabilité.

Demeuré seul sur le navire, conscient de son passé et de ses erreurs mais toujours déterminé et volontaire, Alexandre est fier d’avoir démontré au monde qu’il est possible de gérer une boîte en étant rentable tout en redorant le blason des invisibles. 

Valoriser les métiers de la propreté et changer le regard des gens sur eux reste son objectif principal et la ligne de conduite à laquelle il ne démord pas. 

Mais le chemin est encore long.

Et ça, c’est une autre histoire.

Alexandre Bellity - Ep 1