Nicolas Duvernois : le succès dans la douleur – Ep 2

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Nicolas Duvernois crée la première vodka québécoise au monde. Une aventure extraordinaire pour celui qui balaie le sol d’un hôpital pendant 12 ans.

Le podcast sur Nicolas Duvernois Pur Vodka – Ep 2

La biographie de Nicolas Duvernois – Ep 2

2012 : Pur Vodka remporte la médaille d’or à la San Francisco World Spirits Competition, ce qui contribue à accroître sa visibilité et sa réputation.
2013 : Nicolas Duvernois lance la marque de gin Romeo’s Gin, qui se démarque par son packaging et son positionnement sur le marché.
2015 : Romeo’s Gin est sélectionné par le célèbre chef américain Anthony Bourdain pour être servi dans ses restaurants.
2016 : Nicolas Duvernois publie un livre intitulé « Bâtir sa boîte » dans lequel il partage son expérience d’entrepreneur et donne des conseils aux futurs entrepreneurs.
2017 : Pur Vodka et Romeo’s Gin connaissent une expansion à l’international et sont distribués dans plusieurs pays.
2019 : Nicolas Duvernois lance une gamme de produits d’apéritif à base de vodka appelée « PUR X ».

L’histoire de Nicolas Duvernois résumée – Ep 2

Nicolas Duvernois crée la première vodka québécoise, Pur Vodka. Mais pour y arriver, il va passer par tous les états.

Dans ce 2e épisode, Nicolas est au bord du gouffre. Il a commandé plus de 10 000 bouteilles qu’il ne peut pas vendre car il n’a pas l’autorisation de la SAQ, la Société Québécoise des Alcools.

Désespéré, il postule au premier concours mondial des meilleurs vodkas, et contre toute attente, il remporte la première place à la stupeur générale.

Une vodka québécoise et en plus inconnue !!

Malgré ce succès, il lui faut encore 4 ans avant que le projet ne lui dégage un salaire. Il fait rentrer des investisseurs, Hillel Greenbaum et Philippe de Gaspé Beaubien III pour financer les stocks et le développement…. puis se lance dans une nouvelle recette: le gin.

Oui, il rêve d’un Gin frais… et c’est par le plus grand des hasards qu’il découvre sa recette dans un restaurant un soir d’été.

Puis il lance des cocktails tout prêts à consommer en canette… encore un succès.

Les alcools de Nicolas Duvernois sont tous des succès.

Nicolas participe alors à plusieurs émissions TV puis il devient conférencier. Il est désormais une célébrité du milieu entrepreneurial et crée même une association pour soutenir les entrepreneurs qui cherchent des fonds.

Une nouvelle vie pour Nicolas Duvernois, désormais père de 3 enfants.

Nicolas Duvernois : le succès dans la douleur – Ep 2

Mardi 1er décembre 2009, Montréal

Il est tôt et Nicolas Duvernois promène son chien, Romeo, comme presque tous les matins.

Le froid est vif et Nic marche d’un pas rapide derrière son chien.

Puis alors qu’il tire sur la laisse pour rentrer, son portable vibre dans sa poche.

Nicolas Duvernois

“Allô ?”

Femme

“J’aimerais parler au vice-président des relations publiques de Pur Vodka”

Nicolas

“Oui attendez…”

Nicolas fait semblant de la mettre en attente sur son téléphone puis de transférer son appel.

Nicolas

“Oui, bonjour, je suis le vice-président, en quoi puis-je vous être utile ?”

Femme

“Je travaille pour le World Vodka Master, et Pur Vodka a gagné le premier concours de Vodka.

Félicitations !!!”

Nicolas

“Pardon !

Je… je ne comprends pas…

Je… Merci ! Vous pourriez m’envoyer un mail de confirmation ?

Merci beaucoup.”

Oui, Pur Vodka a gagné le titre de meilleure vodka au monde. Une vodka québécoise !

Nicolas est encore sous le choc.

Puis il se pose contre un arbre et pleure.

Il appelle Karolyne, sa copine et cofondatrice et Christopher, son associé.

Sa vie ne sera plus la même.

Je vous emmène sur les traces d’un entrepreneur qui fait de l’échec une force, Nicolas Duvernois, le québécois qui invente Pur Vodka et d’autres marques d’alcool qui deviennent un succès en plus de 10 ans. Dans ce 2e épisode, Nicolas fait de Pur Vodka un succès.

Pour lire / écouter le premier épisode => Nicolas Duvernois : Pur Vodka – Ep 1

Table des matières

Le succès de Pur Vodka

Accélérer et grandir

Le gin et le succès mondial

Épilogue: une curiosité et une humilité

Le succès de Pur Vodka

Femme

“Je travaille pour le World Vodka Master, et Pur Vodka a gagné le premier concours de Vodka.

Félicitations !!!”

Ce jour-là, Nicolas passe sa journée à répondre aux journalistes du monde entier… tous surpris qu’une vodka totalement inconnue et québécoise qui plus est, gagne le premier concours de la vodka au monde.

Puis à 21h, ce jour de décembre 2009, quand Nicolas raccroche avec le dernier journaliste, Karolyne le regarde et dans un souffle lui rappelle :

“Nic, n’oublie pas”

Nicolas

“Quoi ?”

Karolyne

“Bah faut que tu ailles travailler”

Et donc comme tous les soirs, depuis 2001, Nicolas retourne ce soir-là nettoyer le sol de l’hôpital Sainte Justine.

Mais il le fait avec un entrain qu’il n’a jamais senti dans sa vie.

“Oui, Pur Vodka, élue meilleure vodka au monde”

Quelques semaines plus tard, la SAQ, la société des Alcools du Québec, les rappelle. Ils acceptent que leur vodka soit vendue dans les boutiques du Canada.

La SAQ qui bloquait jusqu’à présent la vente alors qu’ils n’avaient plus d’argent.

Cette victoire au World Vodka Master ouvre les portes à Pur Vodka qui devient, en quelques semaines, la 3e vodka la plus vendue au Canada.

Ils écoulent leurs 10 800 bouteilles et se retrouvent en rupture de stock.

Encore une fois, les banquiers refusent de financer la production du deuxième lot et c’est encore l’argent familial qui finance.

Plus de 21 000 bouteilles.

On est en 2010. Et tout s’accélère alors pour Nicolas qui va devenir célèbre dans tout le Québec.

Accélérer et grandir

Décembre 2011

Nicolas

“Merci à tous ceux qui m’ont soutenu mais surtout à ceux qui ne m’ont pas soutenu, en particulier les banques ! Oui merci…”

Nicolas remporte un concours d’entrepreneurs à la télévision canadienne en 2011 et multiplie les articles dans la presse.

Pourtant, il continue comme chaque soir à retourner laver les sols à l’hôpital et finalement, après plusieurs mois de recherche, il fait rentrer plusieurs investisseurs dans son projet, un entrepreneur dans l’immobilier, Hillel Greenbaum puis une célébrité du monde de l’entreprise au Canada, Philippe de Gaspé Beaubien III.

Et c’est à regret qu’il fait ses adieux à l’hôpital Sainte Justine courant 2013. Fini les ménages pour lui, il se verse pour la première fois un salaire.

Il recrute aussi un bras droit, Stéphane Rochefort et les premiers salariés.

Nicolas rêve que sa vodka soit consommée dans le monde entier. Et c’est qui arrive suite à la signature d’un contrat de distribution.

Mais alors que tout se passe pour le mieux, un coup presque fatal lui arrive.

Responsable distribution Pur Vodka

“Nicolas ?”

Nicolas

“Oui ?”

Responsable distribution Pur Vodka

“On a un problème… on nous a volé 10 000 bouteilles !”

Nicolas

“Quoi ? C’est pas possible…”

Responsable distribution Pur Vodka

“J’ai trouvé les portes de l’entrepôt fracturées ce matin… et après avoir compté, ce sont 800 caisses qui manquent”

Une catastrophe pour Nicolas et Pur Vodka… quand sur 35 0000 bouteilles, plus de 10 000 disparaissent.

Encore une fois, il s’adapte et se relève.

Puis en 2015, il attaque un marché qu’il lorgne depuis déjà 2 ans, le Gin.

Le gin et le succès mondial

Ça fait déjà plusieurs mois que Nicolas est obsédé par le Gin et notamment mettre de la fraîcheur dans son Gin. Pour la vodka, il pensait pureté, pour le Gin, il veut de la fraîcheur.

Il essaie tout, gingembre, citron, menthe pour ses recettes mais rien n’y fait.

Jusqu’en juillet 2015 – La brasserie Bernard.

Nicolas

“Moi je vais prendre un tartare”

Karolyne

“Ahhhh.. je ne peux pas… ça fait déjà 4 mois que je suis enceinte et je vais éviter la viande.

Je vais prendre la soupe du jour”

Puis quelques minutes après, quand Karolyne goûte la soupe, elle se penche vers Nicolas:

“Nic, faut que tu goûtes la soupe !”

Nicolas

“C’est incroyable, cette soupe a le goût de la fraîcheur !!!

Il y a quoi dedans ?”

Il y a 6 ingrédients: concombre, lavande, aneth, un peu d’amande et du citron

Nicolas et Karolyne commandent 4 soupes ce jour-là et surtout envoient la liste des ingrédients à leur distillateur pour fabriquer leur gin.

Le Romeo Gin est né. Roméo, du nom de son chien, fidèle compagnon depuis le début.

Puis quelques semaines plus tard, Nicolas parle du lancement de son Gin sur le plateau de l’émission la plus populaire du Québec, “Tout le monde en parle”.

Le Romeo Gin bat alors tous les records et ils vendent 3 fois plus de bouteilles de Gin que de vodka pour un chiffre d’affaires de plus de 10 millions d’euros avec une grosse vingtaine de salariés.

Puis ils lancent un Gin Tonic prêt à boire en canette… personne n’y croit sauf Nicolas. Encore un succès. Plus de 1 million de canettes vendues au Canada !

Puis il s’attaque à la bière sans alcool en rachetant la microbrasserie BockAle en 2021.

Dorénavant, les produits de Duvernois Creative Spirits, l’entreprise qui regroupe toutes les marques, sont vendus dans le monde entier… Nicolas veut maintenant attaquer le marché américain.

Son rêve de toujours.

En attendant, Nicolas devient un entrepreneur célèbre. Il est maintenant partout.

Épilogue: une curiosité et une humilité

Un soir en 2023, chambre des Duvernois.

Raphaël, Fils de Nicolas Duvernois

“Dis papa, Maman, elle m’a lu un peu de ton livre la dernière fois… et tu disais dans le livre que vous n’aviez même plus d’argent pour vous payer un ticket de bus… c’est vrai ça ?”

Nicolas

“Oui, c’est vrai Raphaël… et c’est pour ça que j’ai écrit ce livre… pour qu’on se rappelle que ça n’a pas toujours été simple et que vous sachiez d’où l’on vient avec votre mère.

Tu sais, j’ai fait le ménage dans un hôpital pendant 12 ans pour survivre…”

Raphaël

“Ah bon ? Mais maintenant, tu passes à la télé et tu fais des conférences…tu es célèbre, non ?”

Nicolas Duvernois garde de ses années de galère une vraie humilité.

Alors certes, il est devenu un conférencier recherché dans tout le Canada et fait partie des piliers de l’émission télé, “Dans l’œil du dragon”, une émission de pitch pour les entrepreneurs.

Alors certes, il a lancé Adopte Inc, une association pour soutenir les entrepreneurs qui, comme lui, n’ont pas accès aux financements des banques.

Mais il garde les pieds sur Terre.

“Je veux aider mes enfants à devenir indépendants. Je veux que mes enfants comprennent aussi pourquoi je travaille et que notre train de vie, c’est le fruit de mon travail, c’est pas l’argent, c’est mon travail.”

Et ça, c’est une autre histoire.