L’histoire de Zapier: entre Jazz et automatisation

L'histoire de Zapier, l'outil d'automatisation aimé de tous les marketeurs commence dans un club de Jazz.

Zapier est une entreprise qui est connue des marketeurs… mais pas que. Ils se sont spécialisés pour intégrer tous les outils entre eux et ont fait un travail considérable en 10 ans.

C’est cette histoire que je vous propose de découvrir aujourd’hui.

Le podcast sur Zapier

L’histoire résumée de Zapier

En 2010, Wade Foster et Bryan Helmig sont 2 étudiants passionnés de Jazz. Ils sont amis et débutent ensemble leur vie professionnelle. Mais ils sont aussi connu chez eux, dans le Missouri, à Columbia, comme les geeks de service. Les entrepreneurs locaux leur demandent toujours une chose: intégrer tous leurs logiciels informatiques entre eux.

Ils ont alors l’idée de créer un outil d’intégration d’outils, une super API, API Mixer. Puis après une Startup weekend, ils rencontrent Mike Knoop, un développeur. Celui-ci créé la 1ère version de Snapier qui deviendra Zapier.

Puis après avoir été rejeté par Y Combinator, un incubateur, en 2011, ils vont à la chasse aux utilisateurs. Et leur produit répond à une vraie demande.

Ils sont acceptés chez Y Combinator l’année suivante et font une levée de fonds. 

Zapier devient rentable en 2014 et est évaluée à plus d’un milliard de dollars.

L’histoire de Zapier: entre Jazz et automatisation

Table des matières

Un démarrage entre Jazz et Missouri

Rejetés puis acceptés par Y Combinator: tout s’accélère

Zapier, une histoire de timing

Le marketing de Zapier basé sur le SEO

Leur point fort: le support client

Un démarrage entre Jazz et Missouri

Juin 2010 – Columbia, Missouri

Un quartet de Jazz et Blues est sur scène. Les étudiants dansent tranquillement sur les airs de Miles Davis ft John Coltrane.

Au saxophone, en plein solo, c’est Wade Foster et à la guitare basse, Bryan Helmig.

Les 2 amis sont étudiants de l’Université de Columbia et s’adonnent à leur activité favorite du soir et du Week-end, la musique. Ils bossent ensemble dans la même entreprise au marketing et au développement produit. À Columbia, ils sont vus comme les geeks du coin. Dès que les entreprises/entrepreneurs ont des soucis, ils viennent les voir. Ils se lancent alors en freelance et aident ces « petits » clients à se dépatouiller avec leurs logiciels.

Il n’a pas fallu longtemps pour qu’un modèle émerge de leur travail en freelance : beaucoup de ces projets sont des projets d’intégration. Autrement dit envoyer un formulaire WordPress à Hubspot. Envoyer des ventes PayPal à QuickBooks. Les gens sont prêts à les payer juste pour réaliser une intégration entre deux applications

Bryan, le guitariste, se dit :  » Il y a sûrement une meilleure façon de faire ça « , puis il envoie un message à Wade « Il faut créer une API de toutes les API ».

Leur échange de SMS est assez parlant.

https://cdn.substack.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fbucketeer-e05bbc84-baa3-437e-9518-adb32be77984.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F8df05b12-b737-4d62-affd-0c6f25d0174b_543x620.png

Les 2 hommes travaillent sur ce concept: connecter des applications payantes. Ils lancent « API Mixer »puis sont rejoint par un 3e homme, Mike Knoop, un ingénieur diplômé de la même université.

C’est Mike qui développe la 1ère version de l’outil et API Mixer en 2 jours pendant un Startup Weekend à Columbia

Encouragés par les réactions qu’ils ont reçues des membres du jury du Startup Weekend, les trois hommes décident d’accélérer sur leur projet.

Mais le nom « API Mixer » ne leur convient pas. Il essaient à différents noms.

« Voyons voir ce qui est rapide, vif… Que pensez-vous de Snapier ? Il y a même ‘API’ dedans ! »

Snapier devient finalement Zapier et quelques jours après avoir gagné Startup Weekend, l’équipe parle déjà à des clients potentiels. Ils postulent pour intégrer l’accélérateur Y Combinator mais sont rejetés.

Ils doivent tout faire eux-mêmes avec leurs propres moyens car dans le Missouri, la levée de fond n’est pas une pratique courante.

Pendant que Mike et Bryan développent le prototype, Wade doit trouver ces 1ers clients.

Mais avec un prototype rudimentaire et plein de bugs, rien n’est simple.

On est en 2011.

Rejetés puis acceptés par Y Combinator: tout s’accélère

Wade va donc sur les forums d’utilisation des outils où les gens postent et demandent des intégrations.

Evernote, Salesforce, Dropbox… ces produits ont tous des forums d’utilisateurs. Wade leur explique sur ces forums qu’ils ont un produit qui fait justement ces intégrations automatiquement : Zapier. Wade fait aussi des partenariats avec les forums et les plateformes qui commencent à parler de Zapier.

Ils font alors payer les gens une fois pour entrer dans leur bêta. De 100 dollars, ils passent à 5-10 dollars.

Après s’être fait refuser par Y Combinator en 2011, ils postulent à nouveau.

Cette fois, la situation est différente.

Ainsi, lorsque nous avons postulé la fois suivante, nous avions une version bêta fonctionnelle à laquelle un millier de personnes avaient payé pour avoir accès, et nous avions 10 000 autres personnes qui attendaient sur une liste de lancement. Nous avions environ 25 intégrations sur la plate-forme, et nous étions passés de trois personnes sans envergure qui avaient une idée chimérique à trois personnes qui n’ont toujours pas un grand CV, mais qui ont montré qu’elles pouvaient réellement faire quelque chose et construire quelque chose.

Ils sont donc acceptés par Y Combinator à l’été 2012 et en octobre de la même année, ils lèvent 1,4 million de dollars en financement d’amorçage auprès de Bessemer Venture Partners et un certain nombre d’autres investisseurs.

Ça sera leur seul financement en 10 ans !!

Zapier devient rentable en 2014.

Aujourd’hui, Zapier alimente des flux de travail automatisés par millier et permet à différentes applications de communiquer entre elles. Un déclencheur défini par l’utilisateur met en marche un « zap » qui peut exécuter une série d’actions au sein ou à travers les milliers d’applications prises en charge dans l’écosystème.

Zapier est évaluée à 5 milliards de dollars avec des revenus en 2021 de 140 millions de revenus récurrents. Avec plus de 300 partenaires et plus de 3000 intégrations, Zapier est devenue une licorne avec de l’argent dont elle n’aurait finalement pas eu besoin.

Zapier est enfin une entreprise entièrement Remote depuis sa création en 2011. Zapier, c’est environ 500 personnes dans 38 pays.

Zapier, une histoire de timing

Zapier est aussi arrivée au bon moment sur le marché. Le moment où il y a de plus en plus d’outils et d’applications qui utilisent des API. Les pionniers tels que Twilio, Stripe et Sendgrid ont notamment éduqué le marché.

Sans ce développement des API, il aurait été impossible pour Zapier de se développer.

Même si Zapier fait partie des pionniers, des concurrents sont apparus comme IFTTT, Integromat ou Automate. Mais Zapier reste le numéro 1 de son secteur.

Ils bénéficient des effets réseau en ouvrant notamment la plateforme aux personnes tiers qui apportent leurs propres intégrations sur Zapier. I

Le marketing de Zapier basé sur le SEO

Le SEO (le référencement naturel) est dès le départ un des éléments clé de la croissance de Zapier. Notamment après leur levée de fonds de 2012. Leur stratégie est même devenue une étude de cas !

Contrairement à de nombreux produits qui ont créé des catégories, Zapier s’est attaqué à un marché qui existait déjà. Les gens cherchaient des intégrations sur Google en permanence. Le défi de Zapier n’était pas de créer une intention. Il s’agissait d’y répondre. Le référencement était important.

Zapier se classe pour ~50k mots-clés dans les positions 1-3 et environ 150k dans les positions 4-10 sur la recherche Google.

Ils ont créé des pages pour chaque intégration et entre chaque outil. Un travail de titan.

Qui paie incroyablement.

Et quand on clique, on découvre donc l’intégration entre les 2 outils.

Le résultat ? Tous ceux qui ont déjà cherché une intégration entre deux applications vous le diront, les dix premiers résultats de recherche seront probablement dominés par Zapier. Son trafic organique par le biais de la recherche fait exploser les concurrents Automate.io et Integromat.

Leur 2e force, le support client. Une obsession chez Zapier.

Leur point fort: le support client

Zapier veut s’occuper de ses clients et de sa communauté. Ils ont créé « L’université Zapier », des webinars et beaucoup de documentation. Ils suivent ce que leur communauté dit en permanence.

Comme chez Alan, la startup française, chaque salarié, du CEO au vendeur, doit donner du temps pour assurer le support client.

Non seulement chaque candidat à un poste chez Zapier doit être bon dans son travail, mais il doit aussi être bon dans le support client ». – Wade Foster, PDG

Ce travail sur le support client a une conséquence directe sur le churn, moins de 5%.

Sources

How Zapier Went From Zero to 600,000+ Users in Just Three Years | Groove Blog

Zapier – Wikipedia

Happier with Zapier

https://www.topofthelyne.co/p/happier-with-zapier?utm_source=url&s=r