Idriss Aberkane: l’hyperdocteur insolent – Ep 1

Table des matières

Idriss Aberkane est un personnage controversé. Mais il a construit un petit empire.

Le podcast sur Idriss Aberkane – Ep 1

La biographie de Idriss Aberkane – Ep 1

1986 : Naissance d’Idriss Aberkane le 30 novembre à Ivry-sur-Seine, en France. Il est le fils de 2 mathématiciens.
2004 : Il obtient son baccalauréat scientifique avec mention très bien.
2004-2008 : Aberkane étudie à l’École normale supérieure de Cachan, où il obtient un diplôme en sciences cognitives.
2007: Idriss est aux États-Unis pour faire un stage à l’Université de Cambridge puis il rejoint Stanford en tant que Visiting Scholar
2008-2012 : Il poursuit ses études à l’Université Paris-Sud, où il obtient un doctorat en neurosciences.
2012 : Aberkane fonde « Scanderia », une entreprise spécialisée dans l’innovation et la formation en intelligence économique.
2014: Idriss Aberkane multiplie les conférences et les unes de journaux

L’histoire résumée de Idriss Aberkane – Ep 1

Idriss Aberkane touche à tout. Ce fils d’un couple de professeurs agrégés de mathématiques né le 23 mai 1986 à Pithiviers (Loiret) est aussi insolent à l’école qu’il est brillant. Après son Bac S en poche, il intègre Normale Sup. Mais le formatage, ce n’est pas trop pour lui. Il enchaîne alors les doctorats dont l’un pas reconnu officiellement même s’il se fait appeler l’hyper docteur. Il fait des passages à Polytechnique, à Stanford. Passages qu’il affiche fièrement. Son CV fait débat mais Idriss cherche la lumière.

Lumière qu’il trouve en 2014 quand démarre sa médiatisation. Il est chroniqueur pour Le Point et le Huffington Post puis commence la télé. C’est au sommet de sa gloire qu’arrive une demande qui va changer sa vie: écrire un livre. C’est la maison d’édition de Robert Laffont qui lui propose. Idriss Aberkane accepte.

Idriss Aberkane: l’hyperdocteur insolent – Ep 1

École Normale Supérieure, 2006

Prof

“Nous pouvons commencer par cette question : quelle est l’erreur fondamentale de l’homme ? Penser qu’il est vivant alors qu’il s’est endormi dans la salle d’attente de la vie. C’est une idée que nous pouvons retrouver chez de nombreux contemporains…”

Les esprits encore endormis des élèves en ce lundi matin les empêchent de relever la citation. Pour Idriss, c’est différent. Non seulement, il connaît cette phrase mais en plus il en connaît l’auteur, Idris Shah.

Son père l’a nommé Idriss en hommage à ce soufi et penseur contemporain d’origine indienne. Ce matin-là, cette phrase agit sur lui comme une révélation.

Il relève la tête et soudain, il comprend ce qui lui arrive. Voilà d’où viennent les idées noires et la dépression : il a dû s’endormir dans la salle d’attente d’une vie qui n’est pas la sienne.

Depuis son arrivée à Normale Sup, Idriss a la réputation d’un élève insolent mais c’est surtout parce qu’il se sent mal et enfermé dans ce milieu castrateur. En entendant cette phrase, il envisage la possibilité d’un nouveau départ.

Je vous emmène aujourd’hui, sur les traces d’Idriss Aberkane, un personnage controversé qui passera dans l’opinion de chercheur brillant et iconoclaste à intellectuel complotiste à la posture victimaire.

Table des matières

Un enfant insolent

Des études brillantes mais un décalage

La médiatisation à partir de 2014

Épilogue: un livre

Un enfant insolent

Professeur d’histoire

“Donc suite au débarquement des alliés, les… Bon Idriss, ça suffit maintenant ! La prochaine fois que je te vois retourné, tu prends la porte !”

Idriss Aberkane

“Mais monsieur c’est pas moi !”

Professeur d’histoire

“Tu me prends pour un lapin de six semaines ? Je te vois Idriss. Avec mes yeux.”

Idriss Aberkane

“On peut choisir de voir les choses autrement et affirmer que c’est vous le responsable monsieur. Si vous aviez une attitude moins désinvolte, peut-être parviendriez-vous à tenir votre classe…”

Le lycéen a encore une fois dépassé les bornes et se fait renvoyer trois jours. Au sein du corps professoral, les avis sur Idriss sont partagés. Si certains louent sa curiosité et le fait qu’il ne soit jamais à court de questions, d’autres ne supportent pas son arrogance.

Ce fils d’agrégés détonne dans cette banlieue où la plupart des élèves voient leur avenir plombé par le discours ambiant. Pour Idriss, les choses sont différentes si on les regarde de près : son père est chercheur au commissariat à l’énergie atomique et sa mère agrégée de mathématiques.

Une fois son bac S en poche, Idriss entame des études à l’université de Paris – Orsay. Brillant, il se situe dans le 1% des meilleurs élèves et comme il brigue déjà l’école Normale Supérieure, ses professeurs lui font une lettre de recommandation pour intégrer cette école où le concours d’admission vient d’être supprimé.

Il intègre Normale Sup mais force est de reconnaître qu’il n’est pas fait pour le moule de la méritocratie française. À un tel point que peu à peu, il sombre dans la dépression.

À ce moment-là, il comprend qu’il suit, sans imagination, le parcours d’enseignants-chercheurs de ses parents. Il est comme endormi dans une salle d’attente…

Des études brillantes mais un décalage

En 2007, Idriss atterri aux États-Unis pour faire un stage à l’Université de Cambridge puis il rejoint Stanford en tant que Visiting Scholar. Si les mots sonnent bien dans la langue de Shakespeare, le statut d’ ”étudiant invité“ traduit en français se révèle moins prestigieux. Le visiting scholar n’est ni chercheur, ni élève de Stanford, simple invité il bénéficie de l’accès à la bibliothèque et à certains cours s’il le souhaite.

De retour en France, il intègre l’école Polytechnique où il commence une thèse en science de gestion à l’Université de Paris – Saclay.

Il reste attiré par les grandes études et les écoles prestigieuses. En même temps, ce jeune intellectuel y puisent les connaissances dont il a besoin pour nourrir sa soif de savoir.

En parallèle, Idriss commence une Préparation militaire Supérieure dans la Marine. C’est un stage de 15 jours pour se préparer à devenir officier mais qui n’en donne pas le statut pour autant. Ça n’empêchera pas Idriss de consacrer une ligne de son CV à son titre d’Officier de la Marine au milieu de ses nombreux autres titres. Il passe les années suivantes à collectionner les doctorats et les passages dans les écoles les plus en vues.

À trente ans, Idriss affiche un CV brillant et hors normes. Un Curriculum vitae qui se lit comme les décorations d’un véteran lors d’une commémoration nationale.

Narrateur :

“Monsieur Idriss Aberkane,

Docteur en Diplomatie et Noopolitique. Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques de Paris (accrédité ASIC) CEDS (2013).

Docteur en Études méditerranéennes et Littérature comparée. Université de Strasbourg (2014).

Docteur bidisciplinaire en Neurosciences cognitives et Economie de la connaissance appliquée à la gestion. Ecole Polytechnique Université Paris Saclay (2016).”

Idriss est un jeune homme brillant, certes, mais sa soif de reconnaissance le pousse parfois à enjoliver la vérité. Sur les trois doctorats, deux lui sont vraiment reconnus et le reste de son CV affiche de nombreuses ambivalences et approximations.

Mais le jeune homme se sent de plus en plus entrepreneur et il compte bien se servir de son curriculum comme d’une porte d’entrée vers la réussite.

La médiatisation à partir de 2014

Idriss Aberkane

“On arrête là les tests. Prenez une pause, on reprend après.

Caroline, il y a de la fatigue et du mauvais stress, dans cette situation les candidats ne donneront rien. Ils seront bien meilleurs après la pause.”

Caroline Gavignet

“Merci, Idriss. Je suis contente de vous avoir à nos côtés. Vous allez apporter un super éclairage sur notre émission.”

Idriss Aberkane est comme un poisson dans l’eau pour aider à préparer cette nouvelle émission sur TFI “Les extra-ordinaires”. Il s’agit de mettre en avant des personnes ordinaires dotés d’un talent hors du commun. Il apporte son aide et sa caution scientifique en tant que chercheur en neuroscience.

Idriss commence à percer dans l’espace médiatique. Il diffuse régulièrement des chroniques dans l’hebdomadaire Le Point ou en ligne sur le Huffington Post. Vulgarisateur, il s’adresse au plus grand nombre et partage sa connaissance. Il multiplie les conférences sur ses sujets de prédilection et les diffuse ensuite en ligne. Bientôt ses vidéos atteignent un nombre de vue exceptionnel mais c’est surtout sa conférence sur le biomimétisme devant le Conseil Économique et Sociale qui va le faire connaître.

Le spectateur découvre un jeune chercheur au CV long comme le bras tout en décontraction. Il n’a pas commencé son audition depuis cinq minutes qu’il assène de sa voix posée :

Idriss

“Comme la connerie, la connaissance est infinie.”

Le style détonne et plaît sur internet. La vidéo fait 7 millions de vues !

Deux ans plus tard, cette visibilité se transforme en consécration audiovisuelle. Idriss se retrouve au côté de Christophe de Chavanne pour l’émission Les Extra-ordinaires. Au sommet de sa gloire médiatique, il lui reste une étape avant de faire partie de l’écosystème des experts invité par les médias : écrire un livre.

Épilogue: un livre

Roman Perusset

“Bonjour, Monsieur Aberkane ? ici Roman Perusset des Éditions Robert Laffont.”

Idriss Aberkane

“Oui, j’attendais votre appel. Christophe m’a prévenu.”

Roman Perusset

“Ah, très bien alors. Écoutez, chez Robert Laffont nous nous intéressons beaucoup à la science et à sa vulgarisation. Plus concrètement, nous cherchons un auteur pour parler du cerveau et des récentes découvertes en neuroscience. Nous avons pensé à vous. Seriez-vous intéressé ?”

Idriss Aberkane

“Ma thèse porte sur la neuro-ergonomie, je suis dans les clous, non ? Plus sérieusement, je suis intéressé mais j’aimerai aussi apporter mon point de vue sur le système éducatif.”

De cette première conversation naît Libérez votre cerveau, premier livre d’Idriss Aberkane et succès de librairie. Un livre qui lui fait franchir une nouvelle marche dans la notoriété. Celle où se côtoient les admirateurs et les détracteurs.

Mais ça, c’est une autre histoire à découvrir au prochain épisode.
=> Idriss Aberkane : de la reconnaissance à la chute – Ep 2