Le podcast sur Bénédicte Tilloy
L’histoire résumée de Bénédicte Tilloy
Bénédicte Tilloy a tout connu à la SNCF.
Elle est passée de DRH à directrice de le région Ile-de-France.
Puis un jour, elle a eu envie de se challenger, de se remettre en question malgré les avis de son entourage.
Elle a rejoint une startup, Schoolab. Elle y restée quelque temps et de cette expérience, elle en a fait un livre : La Team – Le jour où j’ai quitté mon Comex pour une startup.
Elle a surtout redécouvert le plaisir de créer. C’est une artiste qui dessine et peint.
Elle l’applique aujourd’hui dans ce qu’elle fait, de ses 2 nouvelles startups/entreprises, Ask for The Moon et 10h32 ou dans ou celui de chroniqueuse chez Welcome To The Jungle ou Les Echos.
Bénédicte n’a qu’une seule envie, apprendre et avancer.
Hors-série – Bénédicte Tilloy ou la volonté d’apprendre toujours !
Derrière des lunettes à monture épaisse, les yeux pétillants de Bénédicte Tilloy témoignent d’une vie intérieure riche et crèvent l’écran de l’ordinateur au travers duquel nous discutons.
Son sourire bienveillant indique qu’elle est contente d’être là et ne cherche pas à cacher qu’elle trouve l’exercice du portrait gratifiant et assez exigeant même.
Pourquoi ?
Mais même sous la menace, on ne saurait dans quelle case la ranger tant elle a de cordes à son arc et de diversité à ses activités !
Bienvenue dans ce 1er hors-série de la nouvelle saison avec l’occasion de découvrir des entrepreneurs moins connus mais tout autant entreprenants. Aujourd’hui, je vous propose de découvrir Bénédicte Tilloy, une ex DRH à la SNCF passée par la case start-up.
Table des matières
PARTIE 1 – Un parcours de cheminote
PARTIE 2 – Une cassure et un changement
PARTIE 3 – Peinture, startup et écriture
PARTIE 1 – Un parcours de cheminote
Après une formation qu’elle estime plutôt classique, classe prépa puis ESSEC, Bénédicte Tilloy ne s’attendait pas à débuter sa carrière pro à la SNCF et s’imaginait encore moins s’y épanouir.
Pourtant, elle occupera beaucoup de postes différents et y restera de ses 28 à ses 55 ans.
Elle a dirigé les contrôleurs, s’est occupée des transiliens, est à l’origine de la carte 12/25 et a même été directrice de région.
Elle s’amuse et s’étonne de l’excitation qu’elle ressentait lorsqu’elle chaussait ses chaussures de sécurité pour arpenter des tunnels aux aurores, bien loin de Paris.
Et non, ce ne sont pas des animaux mais les gens qui travaillent en haut des mâts qui tiennent les rails.
Ce vocabulaire spécifique est la marque d’une culture d’entreprise très forte, et Bénédicte a beaucoup aimé ça.
Bosser à la SNCF, c’est bien plus qu’un job, c’est une identité professionnelle dont Bénédicte est encore très fière aujourd’hui même si elle n’y travaille plus. D’ailleurs elle est toujours considérée comme “cheminote” par ses anciens collègues, et ça lui fait chaud au coeur.
Elle les a tous relevés et donne en exemple le passage des titres de transports papiers au support numérique qui a considérablement fait évoluer le métier de contrôleur.
Le récit de sa carrière à la SNCF est si prenant, si palpitant, qu’on en vient à oublier qu’elle parle d’un temps révolu et qu’elle fait autre chose aujourd’hui.
Pourquoi est-elle partie si elle était comblée ?
PARTIE 2 – Une cassure et un changement
Pour comprendre les raisons du basculement de Bénédicte, il faut comprendre la motivation profonde qui l’anime. Et cette motivation, c’est le désir d’apprendre.
À ce moment-là, elle est membre du comité exécutif et même si elle peut occuper ce poste confortable encore longtemps, elle ne supporte pas cette aisance et ce manque de challenge. Elle estime donc qu’il est temps de passer la main.
Elle commence alors à en parler autour d’elle.
Et là, les réactions sont désastreuses. On la prend pour une cinglée.
“Mais t’es complètement folle, personne ne t’attend. Ça fait 27 ans que t’es à la SNCF, il n’y a rien pour toi dehors !”
Elle confie même que sans une telle réticence de la part de son entourage, elle n’aurait peut-être pas pris de décision aussi radicale.
Elle a voulu prouver aux autres et à elle-même qu’elle en était capable. C’est ainsi qu’en 2017, Bénédicte négocie son départ de la SNCF et se retrouve seule.
Le grand vide ne tarde pas à se faire sentir : elle se demande à plusieurs reprises ce qui a bien pu lui passer par la tête pour se mettre dans un tel pétrin.
Mais trop tard, maintenant il faut se débrouiller. Et il lui suffit de penser au plaisir qu’elle va prendre à s’instruire sur des sujets qui lui sont inconnus pour vaincre l’inquiétude !
Bénédicte commence donc par prendre des cours justement. Elle a besoin de connaissances solides dans le digital et effectue une formation dans le domaine à la Singularity University.
Grâce au temps libre qu’elle a débloqué, elle prend enfin des cours aux Beaux-Arts, une bénédiction pour elle qui a toujours dessiné !
Elle se rend aussi disponible pour aider des amis et recevoir de leur part quelques éclaircissements dans les domaines qu’ils maîtrisent. Un échange de bons procédés quoi !
N’importe qui aurait claqué la porte plutôt que d’être sermonnée par des gens avec trois fois moins d’expérience, mais pas Bénédicte. Au contraire, elle voit ces deux ans comme une leçon d’humilité et se jette dedans sans une once de mépris.
De toute façon, le plus important, c’est d’apprendre toute sa vie ! Bénédicte trouve une partie de son bonheur lorsqu’elle se met à défricher de nouveaux univers. Elle aime par-dessus tout la sensation de se sentir ignare sur un sujet et d’en être l’expert six mois plus tard, après des semaines de labeur.
De plus, les gens qui l’entourent sont vifs et énergiques, enclins au moindre changement : un climat propice à la remise en question personnelle.
PARTIE 3 – Peinture, startup et écriture
Il n’en fallait pas plus pour que Bénédicte co-fonde deux start-ups, devienne chroniqueuse pour Welcome to the jungle et les Échos et publie même un livre sur son expérience professionnelle, La Team.
Côté arts graphiques, ses aquarelles font l’objet de publications LinkedIn grâce auxquelles elle échange avec sa communauté. La puissance de ses aquarelles réside dans le fait qu’elles s’adressent directement au cœur, sans passer par la raison.
Ainsi, Bénédicte peut tout de suite développer des liens profonds avec ceux qui la contactent, loin du small-talk corseté qu’on trouve parfois sur les réseaux sociaux.
C’est quelque chose qu’elle porte en elle depuis longtemps et c’est pour ça qu’elle a été bouleversée par Le cercle des poètes disparus, le film de Peter Weir. Il représente parfaitement ce que doit être la transmission à savoir, la capacité à inspirer les autres en restant au milieu d’eux, en se mettant en danger afin surtout de RESTER AUTHENTIQUE.
Aujourd’hui, elle est occupée à faire grandir ses deux boîtes et prévoit une exposition de ses aquarelles dans une entreprise.
Littéraire dans l’âme, elle travaille aussi à lancer le festival du livre en entreprise.
En parallèle, elle mène une vie culturelle assez intense : elle lit beaucoup et va régulièrement au cinéma.
Elle parle d’ailleurs avec grand enthousiasme de Annette, le dernier film de Leo Carax, qu’elle a découvert après le confinement et qui l’a enchantée. Avec clin d’œil et sourire complice, elle avoue ne pas être insensible au charisme d’Adam Driver.
Et sans doute que c’est ça, la vraie sagesse.
Et ça, c’est une autre histoire.
Notes
Le livre de Bénédicte Tilloy – La Team – Le jour où j’ai quitté mon Comex pour une startup
Compte Twitter Bénédicte Tilloy
Pour aller voir les peintures de Bénédicte Tilloy sur Instagram