Le podcast sur Gilbert Trigano
La biographie de Gilbert Trigano
- 1920 : Gilbert Trigano naît le 28 juillet 1920 à Saint-Maurice, France.
- 1950 : Gérard Blitz dépose, le 27 avril 1950, les statuts de sa nouvelle association : “Le Club Méditerranée.” Il fonde son Club à Majorque en Espagne.
- 1953 : Gilbert Trigano devient trésorier de l’association Le Club Méditerranée.
- 1954 : Une alliance des deux familles se concrétise avec la société Blitz-Trigano.
- 1960 : Le Club Med commence son expansion internationale en ouvrant des villages de vacances en Espagne, en Italie, en Grèce et en Afrique du Nord.
- 1960s-1970s : Le Club Med devient une marque emblématique de vacances tout compris, avec une forte présence mondiale.
- 1960 : Le Club Med est en déficit. Edmond de Rothschild va injecter 10 millions de francs en échange de 34% des parts du capital.
- 1963 : Gilbert Trigano devient PDG du Club Med.
- 1984 : Le Club Med est introduit avec succès à la bourse de New-York.
- 1993 : Gilbert Trigano donne sa démission. Serge Trigano prend la relève de la direction du Club Med.
- 2001 : Gilbert Trigano décède le 4 février 2001 à Paris, laissant derrière lui un héritage majeur dans le secteur du tourisme et du loisir.
L’histoire résumée de Gilbert Trigano
Gilbert Trigano a fait du club Méditerranée une multinationale dans les années 80. Jeune, il rêvait d’être un artiste. Il a fréquenté Serge Reggianni et fait le cours Simon. Mais son père avait d’autres ambitions pour lui. Il devient commerçant. Cet enfant d’une famille juive séfarade rencontre sa femme pendant la guerre, Simone puis se marie. Mais très vite, il transforme le business familial de bâches en toiles de tentes. Le tourisme après-guerre se développe vite. Il est alors contacté par un ancien sportif belge, Gérard Blitz. Celui-ci vient de créer le club Méditerranée et il cherche une entreprise et des tentes pour son club. Gilbert est fasciné par le personnage. Il s’engage dans cette aventure. Gérard lance Corfou, le club décolle.
Mais de gros problèmes de trésorerie mettent en péril le club qui est sauvé par Edmond de Rothschild. Gérard prend alors du recul et c’est Gilbert Trigano qui se retrouve à la barre. Le club devient une entreprise et ils se développent à tout va. 45 clubs dans le monde entier. Gilbert négocie tous les plus beaux emplacements de la planète. Le club Méditerranée est à son apogée dans les années 80. Des milliers de salariés et une reconnaissance mondiale. Le club est introduit à la bourse américaine. Puis en 1992, c’est l’accident du Cap Skirring, au Sénégal. 30 personnes qui devaient rejoindre le club par avion meurent. Gilbert est dévasté. Il prend du recul et quitte définitivement le club en 1993. C’est son fils, Serge Trigano qui reprend le flambeau.
Un dernier adieu à Agadir, son club préféré, et il passe la main.
Comment Gilbert Trigano a fait du Club Med un phénomène mondial ?
“Trigano & fils, j’écoute ?”
“Oui, bonjour monsieur, Gérard Blitz à l’appareil. Je cherche des toiles de tentes pour mon village de vacances et …”
“N’ajoutez rien monsieur, passez donc le voir au magasin ce matin, vous m’expliquerez tout cela de vive voix.”
“Merci de me recevoir et qui devrais-je demander ?”
“Moi-même, Gilbert Trigano !”
Gilbert lève la tête, au bruit de la porte, pour découvrir la personne qui vient de rentrer dans son bureau. Le jeune homme qui vient de pénétrer dans son bureau s’avance vers lui d’un pas souple et sportif. Il lui tend une main ferme aussi solide que l’attache d’une ancre.
“Gérard Blitz, merci de me recevoir.”
“Gilbert Trigano, c’est un plaisir.”
Lorsqu’il prononce ces mots, Gilbert plonge ses yeux dans ceux de son interlocuteur. Il y distingue clairement la mer qui scintille sous les reflets du soleil. Au fur et à mesure que Gérard lui explique son besoin – des tentes pour son village vacances – Gilbert se laisse séduire par le charisme de ce champion olympique belge.
Je vous emmène, aujourd’hui, sur les pas de Gilbert Trigano et du Club Méditerranée, l’histoire d’un homme et d’une utopie qui va transformer le tourisme mondial.
Table des matières
Gilbert Trigano : du comédien au commercial
Les papas du Club : Gérard et Gilbert
Le nouveau gentil membre : Edmond de Rothschild
Le Club : une réussite emblématique des années 80
Gilbert Trigano : du comédien au commercial
Raymond Trigano regarde son usine de torréfaction brûler, les larmes aux yeux. Une pensée soudaine remplace pourtant la tristesse et la colère par un sourire ému. Il vient de repenser à Gilbert, son fils et à la prière qu’il a adressée à Dieu alors que la santé de celui-ci se dégradait dramatiquement.
“Seigneur prenez-moi tout mais laissez-moi mon fils !”
Son fils est vivant, tout va bien.
Gilbert Trigano naît en 1920 à Saint Maurice dans une famille juive, originaire d’Algérie. Avec l’incendie Raymond perd tout mais l’homme sait rebondir. La famille déménage dans un quartier ouvrier de Montreuil et le père remonte une épicerie puis un commerce de bâches de camion.
Gilbert grandit dans une famille désormais pauvre ou du moins modeste mais où le goût de la vie et du bonheur est fortement ancré.
Son père le destine au commerce comme ses frères mais lui s’imagine plutôt en haut de l’affiche.
Il veut être comédien.
C’est donc naturellement qu’on le retrouve en train de donner la réplique lors d’une audition en compagnie de son ami Roger.
“Mais comment ferais-je pour séduire ta femme ?”
“Tu n’auras rien à faire, ta beauté parle pour toi “
“Gilbert, Gilbert attends…”
Gilbert n’attend pas, il est déjà dans la rue, il court vers la Seine. Il sait bien qu’il n’a rien d’un jeune premier pourtant les rires moquant sa laideur l’ont blessé.
Quand il arrive au fleuve, son envie de se noyer l’a quitté. Il s’est rappelé, tout pragmatique qu’il est, qu’il nage comme un poisson.
Les débats sont vifs entre Gilbert et son père. Ce dernier finit par lui accorder le droit de continuer le théâtre à la seule condition qu’il apprenne un métier. Il confie donc une épicerie à Gérard qui, contre toute attente, en fait une affaire florissante. À cette occasion, le fils Trigano fait preuve des qualités qui feront sa carrière : un goût immodéré pour le travail et un flair commercial couplé au goût de l’innovation.
Une fois ses preuves faites dans le commerce, Gérard reprend une vie de bohème. Il s’inscrit au cours Simon, au côté de camarades aussi talentueux que Serge Reggiani ou Jean Carmet.
La guerre met un terme temporairement à ses aspirations artistiques, terme qui devient définitif en 1945 avec son mariage. Il épouse en effet, Simone, une juive Tunisienne et le jeune homme se retrouve dans l’obligation d’avoir une situation. Il intègre alors la petite fabrique de bâches pour camion, Trigano & fils.
“Bonjour madame, que puis-je pour vous ?”
“Bonjour monsieur, j’ai vu vos bâches, et je me demandais, par tout hasard si vous faisiez des toiles de tentes ?”
“Sauf votre respect madame , du camping à votre âge, est-ce bien – euh – raisonnable ?”
“Jeune homme, j’ai en effet 70 ans. La guerre est finie et je me suis promis que si j’y réchappais alors je partirais en vacances. Et, vous n’avez pas répondu à ma question : fabriquez-vous des toiles de tentes.”
Quand la veille femme sort sa toile à la main, Gilbert réfléchit encore. Il ne le sait pas encore mais un autre homme va bientôt passer à l’action.
Les papas du Club : Gérard et Gilbert
“Hey Gérard, tu es là , tout le monde te cherche !”
“Didy, ce mois à Calvi était extraordinaire. J’ai trouvé la paix, ici Je crois que pour trouver la paix, l’homme a besoin du soleil, de la chaleur, des oliviers de la Méditerranée. Je veux monter un village pour les vacances comme celui-ci pour apporter la paix intérieure aux hommes.”
Le 27 avril 1950, Gérard Blitz, fils d’un diamantaire d’Anvers et champion olympique de Water polo, dépose les statuts de sa nouvelle association : “Le Club Méditerranée.”
À aucun moment Gérard, l’utopiste, imagine gagner de l’argent avec son Club. Pourtant, de l’argent il en faut bien ne serait-ce que pour payer les toiles de tentes.
Alors ce jour où il décroche son téléphone pour appeler Trigano & fils, il le fait d’instinct en se disant qu’une famille sera plus en raccord avec ses valeurs qu’une simple société anonyme.
La rencontre entre Gilbert et Gérard est-elle celle de la jeunesse d’après-guerre. Une jeunesse qui a soif de bonheur et envie de reconstruire la société sur de nouvelles bases.
Les deux hommes sont des entrepreneurs mais Gilbert possède en plus le sens inné des besoins de sa clientèle. Il sait exactement ce qu’il leur propose.
“Nous essayons de résoudre les mille problèmes que se posent les gens pour leurs vacances [..], nous les débarrassons des problèmes matériels mais aussi psychologiques…”
Le père de Gérard Blitz a bien compris cette ambition et c’est pour cela qu’il pousse à une alliance des deux familles qui se concrétise avec la société Blitz-Trigano en 1954. Gérard et Gilbert se retrouvent dans une société à part égale.
Espagne, Grèce, Djerba, Tahiti, Suisse, Yougoslavie, Israël, le Club s’impose en 10 ans comme un nouveau modèle touristique.
Gilbert révèle encore un peu plus son âme d’entrepreneur. La trésorerie est inexistante pendant les mois d’hiver ? Les Gentils organisateurs sont désoeuvrés hors saison ? Gilbert trouve la solution. Faire une saison d’hiver. Il ouvre le premier village de neige en 1956 à Lausanne.
Au début des années 60, le Club a toute la confiance de ses gentils membres qui payent leurs vacances rubis sur l’ongle.
Une confiance qui s’avère aveugle car au même moment le Club est en train de sombrer.
Le nouveau gentil membre : Edmond de Rothschild
“Le navire est à l’ancre, le voilier amarré vous pouvez descendre en toute sécurité, monsieur !”
“Merci Charles. Ah ! Mais c’est le chef du village en personne qui vient m’accueillir !”
“Bonjour Edmond ! Bienvenue à Caprera !”
“Merci beaucoup , j’ai bien peur d’arriver un peu tard pour le dîner..”
“Ne vous inquiétez pas, je me suis assuré qu’on vous garde une focaccia et des seadas al miele comme vous les aimez.”
Edmond de Rothshild descend tout guilleret de son voilier. Depuis qu’il a découvert le Club, il ne manque pas d’y faire escale quand il est au large de la Sardaigne. L’ambiance et la simplicité du lieu sont tellement à l’opposé des palaces qu’il pratique habituellement.
Alors quand Gilbert Trigano demande un rendez-vous, il le reçoit tout naturellement.
“Monsieur Rothschild, je viens vers vous en désespoir de cause. Toutes les banques ont refusé de nous prêter de l’argent. Pourquoi ? Parce qu’elle ne voit pas que le sable des plages du Club Méditerranée est en fait de l’or. Sans doute que Gérard et moi avons fait des erreurs. Mais nos clients payent rubis sur l’ongle et en avance toutes leurs vacances. Ils payent parce que nous leur proposons une semaine de bonheur sur terre. Le paradis. Je ne sais pas si vous pouvez comprendre cela, monsieur Rothschild.”
Edmond sourit discrètement sur les dernières paroles de Gilbert. Il retrouve tellement la simplicité et l’enthousiasme du Club dans Gilbert.
Il accepte d’investir sous réserve d’un audit de son comptable. Le résultat est sans appel. Une gestion folklorique – sûrement – mais deux cofondateurs honnêtes et plein d’enthousiasme. Edmond investit 10 millions de francs. Avec 50 pour cent des parts, il devient un actionnaire de référence.
Depuis sa rencontre avec sa compagne Eva Ruchpaul, Gérard Blitz consacre de plus en plus de temps au Yoga et à la sagesse Zen. Progressivement il laisse Gilbert piloter seul le Club Méditerranée. En 1968, Gérard abandonne définitivement la direction du Club.
Gilbert Trigano reste seul dirigeant, les mains sur la barre et les pieds dans l’eau.
Le Club : une réussite emblématique des années 80
“C’est là, Marie, vous me notez l’emplacement !”
“Vous êtes sûr Monsieur Trigano, parce que l’on est un peu loin des habitations, ça va être plus compliqué de faire venir travailler les locaux ici.”
“C’est là Marie ! L’eau est idéale pour mes futures vacances.”
La dernière réplique de Gilbert Trigano fait sourire sa secrétaire. Gilbert Trigano ne prend jamais de vacances. Arrivé à sept heures du matin dans ses bureaux parisiens, il les quitte rarement avant 20 heures.
Il a une méthode simple pour trouver un lieu pour un nouveau village. Il passe la plupart de ses weekends à rencontrer des chefs d’états, visiter de nouveaux lieux et monter des partenariats avec des investisseurs locaux.
Une fois la zone identifiée, il détermine l’emplacement exact, les pieds dans l’eau. Quand certains choisissent au doigt mouillé, lui c’est son pied qui décide.
Et quand il faut négocier pour reprendre un terrain ou un hôtel, Gilbert sait s’asseoir à la même table que son interlocuteur et signer un deal équitable. Deal qu’il signe sur un coin de nappe en papier, s’épargnant ainsi les honoraires d’un cabinet d’avocat.
En 1970 le Club compte 45 villages, contre 30, 10 ans plus tôt.
Et le développement continue. Gilbert multiplie les rachats de ses concurrents et les implantations. Tenace et malin, il sait aussi ruser face à l’obstacle ; comme lorsqu’à à Saint Moritz où il double ses équipes de négociation pour contrer le milliardaire grec qui ne veut pas de lui dans ce village suisse.
Dans les années 80, Gilbert Trigano s’impose comme l’un des grands patrons français à l’instar des Riboud ou autre Lagardère. Il est reçu partout même dans les endroits les plus inattendus.
“Monsieur Gilbert Trigano Président directeur général du Club Méditerranée”
“Votre Sainteté, permettez-moi de vous présenter mes respects.”
“Relevez votre genou Trigano, essayons de garder un peu de simplicité dans tout ce protocole. J’ai d’ailleurs cru comprendre que l’authenticité était l’une de vos qualités ?”
“Oui, votre Sainteté, nous essayons autant que faire se peut d’être authentique pour communiquer au mieux avec nos membres.”
“Mais que faites-vous exactement Trigano ?”
“Mon travail consiste à réunir des hommes et des femmes du monde entier pendant quelques jours dans les plus beaux endroits du monde pour leur apporter un peu de bonheur.”
“Ça alors Trigano ! Nous faisons le même métier.”
Le pape clôt l’entretien par ses mots mémorables et Gilbert repart avec son bâton de pèlerin pour continuer son sacerdoce : développer le secteur du tourisme.
L’introduction à la bourse de New-York en 1984 est un succès. Tout semble réussir au Club et à Gilbert.
À tel point que ce dernier affirme lors d’un séminaire en 1982 :
“Je crois que nous pouvons être conscients, aujourd’hui que le Club est indestructible.”
Fin de vacances pour le Club
Si les années 80 lui ont donné raison, la décennie suivante et la multiplication des conflits impacte durement le Club Méditerranée. L’invasion du Koweit par Saddam Hussein en 1990, par exemple, marque un recul net du tourisme mondial.
Gilbert décide alors de prendre du recul et passe la main et l’opérationnel à son fils Serge.
Ce dernier a gravi tous les échelons du Club. Il est dorénavant directeur général et son père président. Le duo fonctionne à merveille dans un premier temps.
Actionnaires et Gentils organisateurs trouvent complètement leur compte dans cette nouvelle organisation.
Enfin jusqu’à ce dimanche dramatique du 9 février 1992.
“Allô Gilbert ?”
“Oui, quelle est l’urgence, nous sommes dimanche.”
“C’est l’avion, Gilbert, l’avion de Dakar au Cap Skirring..”
“L’avion, quoi l’avion..?”
“Il s’est écrasé Gilbert, écrasé avec tous nos membres à l’intérieur.”
“Montez une cellule de crise sur Paris, moi je pars au Sénégal immédiatement pour voir si on peut trouver des survivants.”
Trente personnes perdent la vie dans l’avion qui fait la liaison entre Dakar et le village du Cap Skirring.
“C’est par votre cupidité, votre goût du lucre, votre soif de l’argent que trente personnes ont perdu la vie ? Qu’avez-vous à répondre à cela monsieur Trigano.”
“Je réponds, monsieur l’avocat qu’en 1967, j’ai fait fermer mes villages en Israël et en Égypte, contre l’avis de tous, y compris de mes salariés. Un mois plus tard éclatait la guerre des 6 jours. La sécurité de nos membres, de leur famille et de mes salariés a toujours été une priorité pour moi.”
Gilbert et Serge seront condamnés à du sursis 7 ans plus tard mais Gilbert n’a déjà plus le cœur à diriger le Club.
C’est au tour de Serge, son fils, de reprendre la main. Il reste à Gilbert un dernier adieu à faire.
Épilogue: Merci Gilbert
Le père et le fils se sont réunis une dernière fois ensemble dans un village du Club. Pour ses adieux à son père, Serge a choisi son village fétiche, Agadir.
Nous sommes dimanche, la tension est à son comble. Serge essuie la sueur de son front avec un mouchoir.
“Serge tout est prêt !”
Serge sourit quand il entend la voix de son complice de toujours qui s’est occupé du diaporama. Il pense à lui, enfant, à son père. À ce prénom qu’il doit à la proximité de ce dernier avec Serge Reggiani.
Il prend la parole.
“Merci Gilbert de tout ce que tu as fait pour cette maison, merci de nous permettre d’être là ce soir, de te dire à quel point nous sommes heureux et fiers d’appartenir à cette entreprise.
Merci Gilbert.
Ce n’est pas le fils qui parle, ce n’est pas le président qui parle, c’est un GO, un GO parmi les 10 000 GO du Club qui veut te dire au nom de l’ensemble des hommes et des femmes du Club, merci.”
Quand Gilbert se lève pour parler à son tour, ses yeux sont pleins de larmes et l’émotion est palpable.
Il remercie chacun et chacune et – taquin – explique que même dans trente ans, dans l’au-delà, il sera là pour veiller à l’avenir du Club.
Et ça c’est une autre histoire.
Notes
Trigano loves you – Albin Michel
https://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Trigano
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilbert_Trigano
https://www.lexpress.fr/styles/serge-trigano-l-architecte-du-mama-shelter_2039394.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_aérien_de_Cap_Skirring