Le podcast sur le scandale Abercrombie & Fitch
La biographie du scandale Abercrombie & Fitch
- 1992 : Michael Jeffries devient le CEO d’Abercrombie & Fitch.
- 1997 : Abercrombie & Fitch s’attire les foudres du grand public avec une série de bad buzz.
- Années 2000 : Abercrombie & Fitch est critiquée pour ses pratiques de marketing et de recrutement qui semblent favoriser une image de beauté et de corps mince, ce qui suscite des accusations de discrimination.
- 2002 : L’entreprise est poursuivie en justice pour des allégations de discrimination fondées sur l’apparence physique et l’âge de ses employés.
- 2005 : Abercrombie & Fitch verse 50 millions de dollars dans le cadre d’une procédure judiciaire pour discrimination..
- 2013 : L’entreprise est critiquée pour avoir commercialisé des t-shirts à caractère raciste et offensant, ce qui entraîne des excuses publiques et le retrait des produits de la vente.
- 2014 : Michael Jeffries démissionne de son poste de CEO.
- 2015 : Abercrombie & Fitch fait face à des accusations de travail forcé chez certains de ses fournisseurs étrangers en Asie, ce qui entraîne des appels au boycott de la marque.
- 2017 : La marque est à nouveau critiquée pour ses pratiques de marketing et de recrutement, et pour la vente de produits jugés inappropriés pour les enfants et les adolescents.
L’histoire résumée du scandale Abercrombie & Fitch
La marque Abercrombie & Fitch fait scandale dans les années 2010. Son CEO, Michael Jeffries ne veut habiller que des “gens beaux”. Sous sa direction, la marque de vêtements sportswear haut de gamme a incarné un idéal de jeunesse américaine : belle, musclée, mince et blanche. Jeffries a transformé radicalement la marque en créant un univers de boutiques sophistiquées avec un personnel recruté selon des critères de beauté stéréotypés. Des polémiques ont éclaté à cause de l’hypersexualisation des jeunes filles, de la discrimination à l’embauche et de l’absence de grandes tailles.
En 2013, le scandale a atteint son paroxysme avec des propos racistes et homophobes du PDG. Face aux critiques grandissantes, Jeffries a dû présenter des excuses publiques, mais la réputation de la marque était ternie. Les ventes ont chuté, et en décembre 2014, Jeffries a finalement démissionné.
Depuis lors, Abercrombie & Fitch tente de redorer son image en s’engageant auprès d’associations LGBT et en utilisant des mannequins de toutes tailles dans ses campagnes publicitaires. Cependant, le passé trouble de la marque continue de hanter son présent. En 2022, d’anciens salariés ont témoigné des discriminations subies dans un documentaire diffusé sur Netflix.
La marque tente désormais de se reconstruire, laissant derrière elle une époque de scandales.
Abercrombie & Fitch : discriminations et scandales au physique
Bienvenue dans la série de l’été consacrée aux scandales qui ont fait trembler les entreprises.
Aujourd’hui, je vous raconte le scandale, ou plutôt les scandales qui ont fait d’Abercrombie & Fitch une marque controversée.
Un CEO déterminé et excessif
Belle, musclée, mince et blanche, voici la jeunesse américaine vue par Michael Jeffries, CEO de la marque Abercrombie & Fitch de 1992 à 2014.
À travers des vêtements sportswear haut de gamme, la marque incarne l’american way of life. En multipliant les déclarations polémiques, Mike Jeffries va conduire l’enseigne star des étudiants américains à sa perte.
Il développe notamment un réseau de boutiques à l’univers ultra travaillé : ambiance nightclub, parfum musqué à l’entrée, vêtements inspirés de l’élite des universités américaines.
Mais surtout, Jeffries donne le ton avec le recrutement de vendeuses et vendeurs très stéréotypé.e.s….
Ils incarnent ses critères de beauté et de “cool”: sportifs, look de surfeur, mini-short et longues jambes fines pour les filles. Cette vision du corps est totalement assumée par le CEO qui s’exprime régulièrement sur l’unique cible de la marque, les “cool kids”, les winners et les beaux.
« Beaucoup de gens ne sont pas à leur place [dans nos vêtements] et n’y seront jamais. Sommes-nous exclusifs ? Absolument. »
Mais en 2013, Jeffries va encore plus loin.
Le scandale de trop
Les ex-salariés s’expriment sur les conditions de travail, les sanctions en cas de prise de poids, les postes réservés au personnel non-blanc, à l’écart des clients. Ils font également circuler le guide des “gens cool” distribué en interne.
En 2013, l’activiste Ben O’Keefe demande des excuses publiques à Jeffries suite à des propos racistes et homophobes.
Le CEO est obligé de revenir sur ses propos et d’apaiser les critiques de plus en plus virulentes contre la marque.
Des excuses qui ne suffiront pas à la bloggueuse Jes Baker. Elle publie une série de photos qu’elle baptise Attractive and fat la mettant en scène en vêtements Abercrombie & Fitch avec un mannequin. Elle revendique ses rondeurs et son droit à être séduisante .
« Je n’ai pas pris ces photos pour montrer que le mannequin me trouvait séduisante ou que la photographe me trouvait photogénique ou pour prouver que vous êtes ostensiblement un abruti,«
« J’ai d’abord été motivée par l’opportunité de montrer que je suis bien dans ma peau et le revendiquer […] Je conteste la séparation entre séduisant et gros, et je revendique l’idée qu’ils sont compatibles, en dépit de ce que vous croyez ».
En décembre 2014, Jeffries doit démissionner.
Épilogue
En 2022, d’anciens salariés sont revenus sur les discriminations et les humiliations dont ils ont été victimes dans un documentaire produit par Netflix.
Tous les secrets de la marque semblent avoir été dévoilés. Il ne reste plus à Abercrombie & Fitch qu’à écrire un nouveau chapitre, loin des scandales.
Mais ça, c’est une autre histoire.
Notes
https://fr.fashionnetwork.com/news/abercrombie-fitch-le-pdg-michael-jeffries-s-en-va,448801.html
https://www.lesechos.fr/2013/05/abercrombie-fitch-victime-de-son-marketing-323073